Valence, valise rouge et bouche d’incendie

La couverture médiatique ne s’arrête jamais, que ce soit à Valence, en Espagne, ou à Londres, au Royaume-Uni. Les photographes de presse sont toujours à l’affût, prêts à couvrir l’actualité.

Des centaines de personnes ont perdu la vie dans les inondations qui ont frappé l’Espagne. La ville de Valence a été particulièrement touchée par les intempéries. Le photographe espagnol David Ramos a réussi à capturer des images impressionnantes de cette catastrophe.

L’une des grandes difficultés de la couverture de ce type d’événement est de pouvoir accéder à la zone sinistrée. De plus, plusieurs zones touchées étaient inaccessibles en milieu de semaine en raison des ravages causés par les pluies torrentielles.

A Valence, cette scène de la vie quotidienne, au lendemain des inondations, a retenu mon attention. L’élément fort de l’image est sans doute le carambolage de voitures provoqué par la force de l’eau.

Les citoyens marchent dans la rue. Abasourdis, ils constatent les dégâts. Une femme, serpillère à la main, porte des bottes marquées de traces de boue. Cette petite vadrouille symbolique rehausse le contenu de cette image. Nous comprenons qu’il est temps de faire le ménage.

Les dégâts ont été importants lors des inondations dans la ville de Valence, en Espagne. Photo prise le 30 octobre 2024.

Photo : Getty Images / David Ramos

Je voulais souligner une autre image qui a été dessinée par le même photographe. En cas de destruction, se rendre à un endroit précis peut être plus compliqué que vous ne l’imaginez.

Le photographe a ignoré tout cela et est littéralement tombé dans les décombres.

De nombreuses voitures sont enterrées sous ce qui semble être des tiges de bambou. Un sinistré se déplace tant bien que mal à travers les ruines et prend acte de l’ampleur du désastre.

L’ajout de l’élément humain est précieux. Ce sont des êtres humains qui sont touchés par cette nouvelle. En photojournalisme, il faut s’en rapprocher.

Arriver au bon endroit demande de la détermination. Il faut se mouiller pour obtenir de telles images !

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Les dégâts ont été importants lors des inondations dans la ville de Valence, en Espagne. Photo prise le 30 octobre 2024.

Photo : Getty Images / JOSE JORDAN

Un autre photographe a pris une image de la même scène, mais avec un point de vue surélevé depuis une résidence.

Cette photo est plus informative. J’aurais aimé une présence citoyenne. Pour cette raison, je préfère l’image précédente.

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Dépôt du sac budgétaire rouge par la ministre britannique des Finances, Rachel Reeves. Photo prise devant le 10 Downing Street, Londres, le 30 octobre 2024.

Photo : Getty Images / Léon Neal

Mercredi, c’était la traditionnelle cérémonie de la valise rouge budgétaire devant le 10 Downing Street à Londres. La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a présenté le premier budget du gouvernement travailliste au Royaume-Uni.

Elle a brièvement posé pour les nombreux photographes. Sur l’image, on voit à gauche un photographe qui lève la main pour capter l’attention du ministre. Cette approche n’est pas inhabituelle.

Lors des cérémonies officielles, si vous êtes très loin du sujet, vous crierez ou ferez souvent un geste de la main pour attirer brièvement son attention. Le but est de vous assurer que le regard de la personne est tourné dans votre direction au moins pendant un bref instant.

Cette intervention est tolérée dans les médias.

Voulant se démarquer lors de ce cliché plutôt banal, le photographe Leon Neal a décidé d’intégrer les gestes de son collègue à sa photo.

C’est ce qu’on appelle dans le jargon des photographes une photo de médiadans lequel nous décidons d’inclure un représentant des médias dans le plan.

Le clin d’oeil de la semaine

>>Maurice Lajeunesse behind a fire hydrant.>>

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Portrait de Maurice Lajeunesse, 91 ans, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Photo prise à Montréal le 29 octobre 2024.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Le 31 octobre 1974, les pompiers de Montréal déclenchent une grève illégale. Pendant trois jours, la ville était en feu. Cet événement spectaculaire et dramatique a été surnommé le week-end rouge.

Maurice Lajeunesse a accepté de raconter l’aventure qu’il a vécue lors de cette fameuse week-end rouge. Je l’ai rencontré près de sa résidence dans le centre-sud de Montréal. Une grande partie du quartier a alors été incendiée.

Je voulais faire une référence visuelle au conflit des pompiers de Montréal en 1974. N’ayant pas de camion de pompiers à proximité, j’ai décidé d’utiliser une simple bouche d’incendie.

Parfois, nous faisons ce que nous pouvons avec ce que nous avons sous la main…

La tranche Dans les yeux d’Ivanoh est également présenté dans l’émission D’abord les infos sur ICI RDI samedi à 9 heures h 50.

 
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