À la Toussaint, de nombreuses personnes déposent des fleurs sur les tombes de leurs ancêtres. Mais, dans chaque cimetière, de nombreuses tombes sont abandonnées au fil des années. Pourtant, des généalogistes amateurs les photographient avant qu’ils ne disparaissent. Jean-Luc Dodeller fait partie des 32 000 bénévoles qui, depuis des années, immortalisent ces pierres tombales pour l’opération « Sauvons nos tombes ».
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C’est au cimetière Nord, à Rennes, que l’on retrouve Jean-Luc Dodeller. Il nous a donné rendez-vous dans cette enceinte mortuaire aux 14 000 tombes, mais nous a vite murmuré qu’il préférait prendre des photos dans les petits cimetières, lors de ses déplacements.
Car, si Jean-Luc se promène régulièrement dans les cimetières de France, c’est pour prendre des photos. Pas de photographies artistiques, mais pour immortaliser des dizaines de tombes afin de les répertorier sur un site Internet.
Et c’est dans les tombes les plus décrépites que Jean-Luc nous emmène. Des tombes où les noms de famille commencent à s’effacer avec le temps ou des pierres tombales où se trouve un panneau indiquant que la concession va bientôt expirer.
200 000 tombes abandonnées par an
Alors, après quelques dizaines de mètres dans les ruelles, Jean-Luc s’arrête et nous montre une tombe sur laquelle est collée une étiquette précisant que la concession est vouée à disparaître.
« Ici, nous avons l’exemple d’une concession, où si la famille proche ou éloignée ne se manifeste pas, une nouvelle concession sera bientôt attribuée. D’où l’intérêt de prendre une photo de la tombe pour la répertorier sur le site Internet afin que les proches actuels ou futurs puissent savoir où ont été enterrés leurs ancêtres.
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Chaque année, environ 200 000 tombes disparaissent en France, laissant place à de nouvelles concessions.
Et c’est tout l’intérêt de cette initiative « Sauvons nos tombes », initiée par le site de généalogie Geneanet : préserver la mémoire des tombes et les informations qui y sont fournies, comme les noms des défunts. Une véritable mission de conservation du patrimoine funéraire menée par les 32 000 bénévoles qui prennent en photo ces tombes désaffectées.
Depuis son lancement il y a dix ans, cette activité a permis de répertorier près de 7 millions de tombes, ce qui représente près de 10 millions d’individus recensés dans 48 000 cimetières à travers le monde.
Les défunts restent parmi nous et d’une certaine manière, nous ne les oublions pas.
Jean-Luc Dodellergénéalogiste amateur
Une fois répertoriées, ces photos contenant des informations sont triées pour supprimer les doublons et stockées sur le site à des fins de recherche. Ces fichiers, ainsi constitués, ont déjà permis à de nombreuses familles de retrouver les tombes de proches qu’elles pensaient détruites ou les caveaux d’une lignée familiale oubliée. Une information qui suscite l’intérêt des familles, mais aussi des passionnés de généalogie, dans le but de retrouver des ancêtres dans la création d’arbres généalogiques.
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Depuis huit ans qu’il exerce cette mission, Jean-Luc Dodeller a visité de nombreux cimetières. Il sait très bien que parfois certaines personnes le regardent en se demandant pourquoi il prend des photos de tombes comme celle-ci. Des regards qui ne le découragent pas de s’adonner à cela “travail solitaire” pour lequel il “difficile de convaincre” sa femme pour l’accompagner lors de leurs voyages.
Cette pratique lui a également valu les remerciements des personnes qui ont retrouvé la trace d’un ancêtre grâce à l’une de ses photos.
Si cette initiative « Sauvons nos tombes » vous intéresse également, voici quelques conseils pratiques.