A Londres, le « smog » enchanteur de la Tamise au cœur d’une exposition de Monet : Actualités

A Londres, le « smog » enchanteur de la Tamise au cœur d’une exposition de Monet : Actualités
A Londres, le « smog » enchanteur de la Tamise au cœur d’une exposition de Monet : Actualités

Claude Monet aimait Londres, fasciné par son fameux « smog », ce brouillard provoqué par la pollution industrielle qui créait une lumière mystérieuse. Pour la première fois, ses peintures du Parlement et de la Tamise sont exposées dans la capitale britannique, comme il le souhaitait il y a 120 ans.

Le peintre impressionniste est venu trois fois pendant plusieurs mois entre 1899 et 1901 à Londres, qui était alors la ville la plus peuplée du monde et un centre industriel majeur. Il souhaite peindre les « effets du brouillard sur la Tamise » et réaliser toute une série d’œuvres sur ce fleuve.

Il séjourna à l’hôtel Savoy, d’où il avait une vue imprenable sur les ponts de Waterloo et de Charing Cross.

Pour peindre le Palais de Westminster, le Parlement britannique, il traverse le fleuve et prend position sur une terrasse de l’hôpital Saint Thomas, toujours en activité.

« Chaque jour, je trouve Londres plus belle à peindre », écrivait le peintre à sa belle-fille en 1900. Dans une lettre à sa femme, il parle du temps toujours changeant et de sa fascination pour les effets qu’il produisait sur le paysage. Tamise.

En 1901, il décrit à un journaliste américain le brouillard qui « prend toutes sortes de couleurs », noir, marron, jaune, vert, violet. Il a peint le soleil perçant à peine l’épaisse fumée.

Une peinture montre les contours du pont de Charing Cross, sur un fond jaune, probablement dû aux émissions de soufre. Le tableau a été offert à Winston Churchill en 1949 par son agent littéraire, qui l’a exhorté à « dissiper le brouillard de Westminster ».

– Particules –

La saison préférée de Claude Monet à Londres était l’hiver, lorsque « le brouillard se mêlait à la pollution, à la fumée des usines, à toutes les particules de l’air », explique Karen Serres, commissaire de l’exposition à la galerie Courtauld.

« Ce que Monet aimait aussi, c’était le moment où les nuages ​​s’ouvraient un peu et où un rayon de soleil illuminait la Tamise », poursuit-elle.

Après ses séjours à Londres, Monet revient à Giverny, au nord de Paris, avec des dizaines de tableaux à réaliser dans son atelier.

En 1904, une quarantaine de tableaux représentant Londres sont exposés à Paris. Claude Monet souhaitait organiser cette exposition à Londres, mais cela fut impossible, car le peintre était victime de son succès : les tableaux se vendaient trop vite.

Le propriétaire d’un tableau du pont de Charing Cross écrit à Monet à son retour en Angleterre après avoir vu l’exposition à Paris : « vous nous avez permis de mieux comprendre (…) ce magnifique paysage », dit-il.

Le Londres de Monet, couvert de pollution, semble être « un lieu enchanté, ce qui, j’en suis sûr, n’était pas du tout le cas des habitants », souligne le commissaire de l’exposition.

Cela n’a pas empêché le critique du Times, qui a visiblement apprécié l’exposition, d’appeler à « ramener le brouillard », à condition, bien sûr, qu’elle prenne les « teintes enchanteresses et étranges » de Claude Monet.

L’exposition « Monet et Londres : vues depuis la Tamise » se déroule à la Courtauld Gallery de Londres du vendredi au 19 janvier.

Il rassemble 21 tableaux issus de collections privées et de musées français, américains, irlandais, etc.

 
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