Son nom a résonné dans le monde entier. Originaire de Mulhouse, Stéphane Breitwieser s’est fait connaître en volant des œuvres d’art dans près de 200 musées entre 1994 et 2001. Un journaliste américain raconte cette folle histoire dans un livre dont la traduction est publiée en France. Dans cette enquête romancée, il nous interroge au passage sur notre rapport à l’art et à l’argent.
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« Cela a définitivement changé ma façon de voir l’art ! »explique le journaliste Michael Finkel du ETÉtats-Unis. Cet ancien journaliste du New York Times s'est passionné pour l'histoire incroyable de Stéphane Breitwieser, un Alsacien connu pour avoir réussi à déjouer la sécurité de près de 200 musées.
Tableaux du XVIe siècle, pièces de monnaie, vaisselle d’époque… L’homme, aujourd’hui âgé de 52 ans, vole tout. En sept ans, il est parvenu à mettre la main sur 239 œuvres d’art avec une « facilité déconcertante » comme diraient certains lors de ses procès. Arrêté une première fois en novembre 2001 en Suisse, Stéphane Breitwieser, surnommé « l’Arsène Lupin des musées » sera finalement condamné 7 fois à des peines de prison de plusieurs années.
Dans Le voleur d'art : une histoire d'amour et de crime (éd. Marchialy), Le journaliste américain Michael Finkel raconte l’histoire d’un homme complexe qu’il décrit comme « un grand amateur d’œuvres d’art ». Pendant sept ans, Stéphane Breitwieser a parcouru l'Europe avec sa compagne, effectuant des visites impromptues dans les musées.
Au fil de ses aventures, Stéphane Breitwieser a accumulé un véritable trésor qu'il conservait dans sa modeste maison de la banlieue de Mulhouse.
L'ensemble a été estimé par certains critiques d'art jusqu'à deux milliards d'euros, le tout entassé dans le grenier d'une maison ordinaire à la périphérie d'une petite ville défavorisée.
Extrait du livre « Le voleur d’art : une histoire d’amour et de crime » (éditions Marchialy)
Pendant dix ans, le journaliste américain à l'origine du livre a noué une relation avec Stéphane Breitwieser. En confidence, le voleur d'œuvres d'art s'est livré. Michael Finkel et lui se sont rencontrés à plusieurs reprises. « Il m'a toujours dit qu'il ne volait jamais pour le plaisir. Mais je n'y crois pas vraiment ! – rit – je suis convaincu qu'il y avait quelque chose d'excitant dans cette idée, qu'il y trouvait du plaisir. Dans sa tête, il était convaincu qu'il ne commettait aucun crime grave. »
À travers son récit sur cet Alsacien, Michael Finkel articule une réflexion sur l’art dans les sociétés occidentales. « Se bousculer dans l’espoir de« Voir un petit morceau de la Joconde et le prendre en photo : est-ce vraiment cela aimer l’art ? »
Les musées sont une prison pour les œuvres d'art
Stéphane Breitwieser (propos rapportés par Michael Finkel)
Dans cette aventure journalistique et romanesque, la figure de Stéphane Breitwieser est ainsi racontée dans sa psychologie et ses reliefs, ceux d'un homme dont les vols compulsifs peuvent être vus comme une critique radicale du règne de l'argent. «Il cherche vraiment quelque chose de plus profond que l'argent, insiste Michael Finkel. Les mots qu’il utilise pour parler des musées sont très forts. Selon lui, « les musées sont une prison pour les œuvres d’art ». Peut-être cherchait-il à les libérer d’une certaine manière.
L'histoire de Stéphane Breitwieser est aussi incroyable que passionnante pour le journaliste. « Cela nous oblige à nous demander : qu’est-ce qui est beau, qu’est-ce qui m’émeut, quelle est ma relation intime avec les œuvres d’art ? »
Michael Finkel ne semble pas avoir dit son dernier mot avec ce livre : « Je viens de signer les droits pour une adaptation cinématographique. Et je crois que Stéphane, qui adore les films américains, l’apprécie beaucoup ! »
Dédicaces d'auteurs prévues en Alsace
8 octobre, 18h : Librairie Kléber, Strasbourg
October 9, 8 p.m.: 47 Degrés Nord bookstore, Mulhouse