Les visiteurs de la dernière édition du Salon de Sedan ont été certainement frappés par ce stand situé dans le quartier artisanal Place CrussyIl faut dire que ce qui était exposé avait de quoi attirer le regard.
Plusieurs sculptures, tout droit sorties du monde des cyborgs, ont été exposées. Certains y ont sûrement vu un clin d’œil à l’univers Mad Maxd’autres à l’univers du film ÉtrangerUne autre sculpture, dont le visage était peint en bleu, ressemblait même à un personnage tout droit sorti du film. Avatar.
Sculptures en métal recyclé
Derrière ces sculptures, on retrouve Florian Carminati. C’est à l’issue de la Foire, dans ses locaux de Noyers-Pont-Maugis qui abritaient auparavant une ancienne usine, que Les Ardennes j’ai rencontré le créateur, toujours sur un petit nuage. Je n’avais jamais eu de retour sur mon travail auparavant, et tout était positif. Moi qui ai toujours manqué un peu de confiance en moi, cela m’encourage. »
Aujourd’hui, cet ancien ouvrier d’usine a décidé de tout plaquer pour se consacrer au développement de sa micro-entreprise artistique, nommée Mecacyb, qui marque sa singularité sur des sculptures alliant pâte polymère Et métal. “ L’argile polymère permet de donner le visage le plus réaliste possible. ” explique-t-il.
300 heures de travail
Quant au métal, 90% provient de pièces automobiles recyclées. “ Je vais souvent chez les ferrailleurs pour sélectionner les meilleures pièces que je peux trouver. Dans mon atelier, ils laissent à ma disposition des moteurs que je démonte afin de récupérer les pièces que je souhaite. « C’est aussi en fonction du type de pièce que Florian Carminati aura récupéré qu’il saura ce qu’il va réaliser. » Je peux passer une heure à démonter quelque chose, pour me retrouver avec seulement deux pièces que j’aime. » Pièces qui seront nettoyées avant utilisation.
Un travail de recherche minutieux, tout comme la création d’une sculpture. Je commence avec une feuille de métal que je plie. C’est presque comme une forge. » Meuleuse, perceuse ou encore chalumeau : l’artiste est très bien équipé. Pour créer une œuvre, il faut compter en moyenne 300 heures de travail au totalpour des dimensions qui sont de 70 centimètres sur 40.
Redonner vie aux objets
Florian Carminati est tombé dans la sculpture il y a quelques années, mais a toujours été attiré par le travail manuel. J’ai toujours aimé donner une seconde vie aux objets. Par le passé, j’ai fabriqué des lampes, j’ai restauré de vieux casiers. J’ai toujours bricolé. « Mais le tournant arrive quand il monte dans la voiture d’un de ses amis qui étudiait aux Beaux-Arts. “ Il avait un paquet d’argile sur le siège parce qu’il faisait de la sculpture. Ça m’intéressait alors il m’en a prêté un. Le soir même, je suis rentrée à la maison et j’ai tout de suite vu qu’il y avait de quoi faire. J’ai commencé à faire des petites figurines, puis j’ai eu envie de m’essayer au métal. »
Il a alors eu l’idée de construire un robot en métal, puis lorsqu’il est arrivé à la réalisation du visage, il a pensé qu’il serait compliqué de donner un aspect réaliste avec le même matériau. C’est ainsi qu’il a opté pour pâte polymère et il décide de créer une sculpture basée sur l’univers des cyborgs. J’aime ce genre de choses. J’ai commencé à publier ce que je faisais sur les réseaux sociaux et ça a eu du succès. J’ai reçu deux commandes tout de suite et je me suis concentré sur ça. « , témoigne-t-il.
Un travail qui occupe toute sa journée, et sur lequel il se concentre à 100% depuis Février 2023. “ Avant, je travaillais dans le garage de mon oncle. Avec le quartier, je ne pouvais pas travailler trop tard ou trop tôt car ça fait du bruit. Mais avec mon nouveau logement, je n’ai plus ce problème. Cependant, j’adapte mon emploi du temps en fonction du travail de ma copine. Sinon, je passerais ma vie ici ” sourit l’artiste.
Œuvres exposées en Bretagne et en région parisienne
Si ces sculptures intriguent, Florian Carminati lui-même reconnaît que son style est particulier. A la Foire, beaucoup de gens m’ont dit que c’était joli, mais qu’ils ne le verraient pas chez eux. Je les comprends. « Une structure qui a aussi un certain poids, puisqu’elle pèse environ 50 kiloset une certaine quantité, vendue en moyenne 6000 euros. “ Ce sont les prix du marché. “, explique-t-il. Cependant, il ajoute : “ J’espère pouvoir en vivre dans quelques temps. J’ai une sculpture qui est exposée au Musée Naia en Bretagne, et une autre qui sera exposée à partir d’octobre en La Galerie Étrangedans le Val d’Oise. »
En attendant, Florian Carminati travaille sur son dixième sculpture.