Cachés sous les tuiles du clocher de l’église de La Barèche (Doubs), au gré des fientes de pigeons et des intempéries, ils furent oubliés pendant cinq décennies. Ce n’est qu’en 2015 que quatorze tableaux signés de Claude Antoine Beau, premier maître du peintre Gustave Courbet, sont redécouverts. Une fois restaurés, ils pourront enfin retrouver toute la lumière.
« Les œuvres y ont été entreposées en 1959. A l’époque, on souhaitait rendre les églises plus sobres, supprimer les dorures, les statues et les œuvres imposantes », raconte Jean-Luc Gannard, président de l’association Saint-Hippolyte. association les Durnes. Les quatorze tableaux furent donc stockés au sommet du bâtiment. »
Mais il y a neuf ans, grâce à un exercice mené par les pompiers, les travaux ont retrouvé le jour dans un état pitoyable. « Personne ne connaissait plus leur histoire ni leur origine. Ils étaient très endommagés, couverts de crottes. » Avec son association, Jean-Luc Gannard a mis à l’abri ces tableaux et a entrepris un long travail pour les étudier.
« Le peintre du XIXe siècle copiait de grands maîtres comme Titien. Nous avons retrouvé toutes les œuvres originales qui ont servi de modèle. » Les œuvres de l’artiste franc-comtois Claude Antoine Beau sont toutes datées de 1843 et mesurent 180 cm sur 150. « Deux sont déjà en cours de restauration et seront exposées au musée Courbet d’Ornans à partir de décembre 2024. L’estimation est de 6 200 euros. Le montant est entièrement couvert par des dons à la Fondation du Patrimoine. »
Douze autres toiles seront à restaurer. Les membres de l’association cherchent désormais à obtenir de nouveaux financements. Un concert sera donné ce samedi 6 avril à 20h dans l’église où se trouvaient les tableaux. Les bénéfices serviront à financer cette prochaine étape.
