Au cours de mes lectures, j’ai rencontré, côtoyé, aimé de nombreux écrivains anglais, célèbres ou non, vivants ou morts. J’ai voulu ressusciter leur présence, l’aura qui les entourait, l’invisible à l’œil nu : le secret que de longues associations et affinités nous permettent parfois de pressentir. Au fil du temps, marchant dans la lande avec Emily Brontë ou Kathleen Raine, traversant les places de Bloomsbury à Londres aux côtés de Virginia Woolf, rendant visite à David Gascoyne sur l’île de Wight ou riant avec Saki, j’ai essayé de mettre en lumière ces relations mystérieuses qui s’établissent entre êtres, formant une sorte de communauté d’esprit. Ainsi on perçoit, au fil des années et des liens noués, qu’une force secrète sous-tend et guide nos différentes aventures : c’est le « fil d’or » dont parlait Kathleen Raine en s’inspirant de William Blake, celui de notre vie.
Au fond, c’est un hymne non seulement à l’Angleterre profonde, mais aussi à l’amitié et à la lecture.
Christine Jordis poursuit son étude très personnelle de la littérature anglaise, après Des petits enfers variés (Prix Femina pour l’essai), Paysage et Amour, Peuples de la Tamise (Prix d’essai Médicis), Une passion excentrique (Prix Valéry-Larbaud). Entrée au jury du Femina en 1996, elle a été enseignante, responsable des rencontres littéraires au British Council, critique au Monde des livresmembre du comité de lecture de Gallimard. Son œuvre comprend des récits de voyages en Asie, des portraits de grandes figures de la spiritualité, des écrits intimistes ou romantiques.
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Vous pouvez lire un article sur ces travaux sur en-attendant-nadeau.fr :
“A new Argonaut”, by Marc Porée (en ligne le 24 décembre 2024).
Sous un titre, The Golden Thread, qui prête instantanément au rêve, l’essayiste, romancière et voyageuse aux pays lointains qu’est Christine Jordis se lance à la recherche de ce qui, au sein de la littérature anglaise, est à la fois proche et exotique, nourrit une quête d’idéaux. , imagination et révolte de l’âme. Une quête non seulement personnelle mais aussi propre à une famille d’esprit élargie, réunissant les sœurs Brontë, Virginia Woolf, le poète surréaliste anglais David Gascoyne et la poète Kathleen Raine. Et Jordis livre, à la manière de Coleridge, une Biographia literaria pour son époque.
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