« Je suis un adolescent de 71 ans. Mieux qu’un pet de 25 ans, non ? » Des « punchlines » comme ça, Claude Corvez en regorge. Mais c’est celui qui caractérise le mieux le personnage. Retraité depuis 2018, après une carrière à la quincaillerie Corvez Frères, à Morlaix, il aurait pu se retirer au pôle Nord de Plouigneau, à Lanleya. Sauf que le septuagénaire est du genre hyperactif.
Lorsqu’il n’anime pas de soirées, Claude Corvez cumule les mandats. Presque autant que François Bayrou. Moto-club de Plourin, judo-club de Plouigneau, comité d’animation de Lanleya, association des commerçants de La Boissière à Morlaix, société de chasse de Plouégat-Guérand… Il est, ou a été, partout ! « L’épitaphe sera longue », s’amuse l’intéressé. C’est mon père qui m’a donné le goût des associations. Je suis tombé dans la marmite à 16 ans. J’aime les gens. Je m’épanouis à leur contact. Cela fait partie de mon équilibre. » Quitte à devoir enfiler un costume.
“Je me laisse facilement berner”
Claude Corvez jouait autrefois un druide. Mais depuis plusieurs années, ce père de trois enfants se transforme en Père Noël fin décembre. « Tout a commencé par un repas en famille. Charlotte, une de mes belles-filles, cherchait un Père Noël pour un événement devant le Loft, son salon de coiffure à Morlaix. Ma deuxième belle-fille Sandrine, cavalière expérimentée, m’a proposé un attelage et une calèche. Je pensais qu’ils plaisantaient quand ils m’ont demandé de le faire. » En fait, non !
Son épouse Marie-Noëlle n’ayant pas opposé de veto, Ignacien, né à la poste de Plouégat-Guérand, “d’où mon côté fou”, s’est laissé convaincre. « En général, je me laisse facilement berner », concède ce type vraiment sympa, toujours prêt à aider.
«C’est magique!» »
Après une première sortie réussie, dans un costume prêté pour l’occasion, l’ancien chef d’entreprise, qui ne faisait jamais les choses à moitié, a acheté la tenue complète du Père Noël. Des bottes au chapeau, en passant par la ceinture, qu’il a dû adapter « à sa carrure », explique-t-il dans un éclat de rire.
Et il recommence chaque année. Sur quelques marchés de Noël et dans une ou deux écoles du quartier. Ainsi que devant le salon de coiffure de sa belle-fille, dans le quartier Morlais de la Vierge Noire, où il sera présent ce lundi 23 décembre 2024. Car il ne se lasse pas de ces balades en calèche avec les enfants. Ni distribution de bonbons. Dont une partie qu’il mange à l’abri des regards…
«Je ne joue au Père Noël que pour ceux que je connais. Mais quel plaisir, à chaque fois, de découvrir les yeux émerveillés des petits. Ça fait tellement du bien de voir tous ces sourires dans ce monde fou», raconte ce grand-père de sept petits-enfants. Qui poursuit : « Ils sont heureux de me rencontrer, d’être photographiés à mes côtés. C’est magique ! »
Une vraie maison du Père Noël
Claude Corvez prend cette mission très au sérieux, estimant que les grands-parents doivent agir comme des fédérateurs. Autre sujet sérieux : l’éclairage de sa maison, devant laquelle aucun renne ne brout encore. « Chaque année, les petits-enfants votent pour savoir si Papy le décore ou non. »
Cette fois encore, oui, c’est gagné. Pas de motion de censure. Il lui a fallu trois jours pour installer les 150 m de guirlandes LED. Une vraie maison du Père Noël ! Désormais, Claude Corvez est prêt pour sa tournée. Mais au fait, qu’a-t-il commandé pour Noël ? « Une barbe blanche qui ne démange pas ! » »
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