Il n’y a pas si longtemps au conseil municipal de Metz, on parlait déjà de nommage. C’était il y a presque un an. Jean-Marie Rausch, l’ancien maire de Metz venait de mourir et pour lui rendre un vibrant hommage, François Grosdidier a souhaité ajouter son nom à celui de l’Arsenal, puisqu’il en était le bâtisseur.
Lors de la séance du conseil municipal du jeudi 19 décembre 2024, le nom a de nouveau été évoqué, et une nouvelle fois, celui de Jean-Marie Rausch est revenu. Aux côtés d’une autre locale bien connue, Catherine Jacquat. Épouse de l’ancien sénateur Denis Jacquat, mais elle “n’était pas seulement l’épouse de…” tient à souligner Patrick Thil, député à la culture, en présentant le délibéré. Il retrace ensuite le parcours d’une femme animée par l’enseignement de l’histoire et de la géographie, la solidarité aux côtés des plus démunis (trésorière du secours catholique) et l’amour de la culture (présidente du concert lorrain, du centre d’art contemporain de Delme, son fonctions au Frac). Un homme, une femme qui a marqué la ville.
Un équilibre retrouvé
L’opposition unie a salué « cette délibération équilibrée ». Profitant de l’occasion pour alerter toutefois « sur le manque de confessions féminines dans notre commune, le manque de visibilité des grandes femmes qui ont fait l’histoire de notre ville, l’histoire de notre pays aussi. Nous avons un retard historique à rattraper dans ce domaine. » Un équilibre qu’elle aimerait retrouver dans chaque délibération du même type. Jérémy Roques a demandé à la majorité de s’y engager.
Quelques temps plus tôt, il avait remis en cause le choix de redonner le nom de Jean-Marie Rausch à la place de la Préfecture. « Ici on nomme un lieu existant qui n’a que quelques adresses bien sûr mais une adresse importante, celle de la préfecture, qui reçoit beaucoup de public et de lettres mais s’il y a un habitant de cette ville dont vous vous souciez peu, c’est bien le préfet», a-t-il crié en direction de François Grosdidier. Pourtant, Patrick Thil avait auparavant justifié ce choix : « Je trouve que la place de la préfecture est parfaitement adaptée pour honorer un maire qui a passé 37 ans à la tête de la ville. Il est très emblématique car il se trouve non loin de l’Hôtel de Ville, à côté du conseil départemental qu’il a présidé, à côté également du conseil régional qu’il a présidé et aussi de la préfecture, car il a été serviteur de l’État en tant que sénateur et ministre. »
C’est Charlotte Picard qui a succédé à Jérémy Roques pour Unis, rappelant la femme admirable qu’était Catherine Jacquat et interrogeant le lieu choisi pour lui rendre hommage. La place située devant l’église Notre-Dame doit prendre son nom. « N’y avait-il pas un autre endroit ? Pourquoi ne pas choisir le quartier Queuleu, où elle s’est beaucoup impliquée et où son nom résonne encore ? »
Des rues nommées… sans exister
Et François Grosdidier a repris la parole pour s’expliquer. « Vous ne semblez pas contester la nécessité et le bien-fondé de la communauté de rendre hommage à ces deux personnalités mais vous dites que nous aurions pu discuter du lieu… Excusez-moi, nous y avons beaucoup réfléchi et c’est la responsabilité de l’exécutif. Mes critères étaient d’éviter de procéder à beaucoup de changement de nom et d’adresse pour les particuliers. » Son regard se pose alors sur Jérémy Roques. « Quand on marque la préfecture de Moselle avec la case postale de la préfecture, même si on n’inclut pas Jean-Marie Rausch, je doute qu’il y ait beaucoup d’erreurs postales. Il s’agit d’un inconvénient mineur qui n’a rien à voir avec l’avis du préfet. Je ne pense pas que Raymond Mondon ait consulté le chef de gare lorsqu’il a décidé d’appeler la place de la Gare, place du Général du Gaulle. » Enfin, sur la question des prénoms féminins, il dit qu’il aurait aimé donner celui de Caroline Aigle mais « mon prédécesseur était tellement en avance qu’il donnait déjà des noms à des rues qui n’existaient pas. Cela rend la tâche particulièrement compliquée. »
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