Soupçonné d’être l’auteur d’une tentative de meurtre, il ressort libre après dix mois de détention

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Bernabé tape du pied dans sa loge. Il s’empresse d’exprimer ses remontrances sur la justice. L’homme de 32 ans est soupçonné d’avoir tiré à bout portant sur un un autre homme dans la nuit du 3 au 4 mars 2020 à Évry-Courcouronnes (Essonne). Initialement poursuivi pour tentative de meurtreavant que les faits ne soient reclassé comme violences aggravées, il a apparu le mardi 17 décembre 2024 devant la 6ème chambre criminelle du tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes.

Le téléphone du prévenu retrouvé sur les lieux du drame

Il était Vers une heure du matin, la nuit du drame, lorsque les pompiers ont été appelés pour une intervention dans une rue d’Évry-Courcouronnes. Ils prennent en charge une victime qui a reçu un balle dans la poitrine.

La police arrivée sur place a fait les premières constatations. Les fonctionnaires trouvent un téléphone portable par terre. Les recherches les mèneront à Bernabé, qui en est le propriétaire.

Au téléphone, certains contacts leur font penser que l’accusé serait mouillé dans un trafic de voitures volées.

La victime n’a jamais nommé son agresseur

La victime, Ba, est très mal connu services de police. Il est actuellement en prison dans l’attente de son procès pour tentative de meurtre sur ses frères.

À l’époque des faits, il ne nomme pas son agresseur, muré dans une loi du silence qui s’applique souvent dans ce type de cas.

Mais la juge chargée de l’enquête poursuit ses investigations contre l’avis du parquet qui a demandé le classement sans suite de l’affaire.

“Je n’ai aucun lien avec la victime” assure l’accusé

A l’audience, Bernabé qui est passé dix mois en détention provisoireclame son innocence, donne des conseils au tribunal, ce qui lui vaudra des réprimandes de la part du président.

“Je n’ai aucun lien avec la victime comme l’enquête l’a démontré. Je ne me suis plus intéressé aux voitures, c’est étonnant», s’emporte le prévenu.

Le trentenaire déjà été condamné cinq fois, mais pour des faits très éloignés de ceux pour lesquels il est poursuivi dans cette affaire.

“Aucune certitude que l’accusé soit l’auteur du coup de feu”

La procureure ne l’a pas caché lors de ses réquisitions : « Nous sommes face à une affaire où la vérité a été occultée. Pas de témoins, des preuves très minces, pas d’ADN sur place, partie civile absente de la procédure, nous n’avons aucune certitude que le prévenu soit l’auteur du coup de feu » en demandant sa relaxe, ce qui n’est pas courant.

Elle a été suivie par le tribunal. Bernabé a remercié le tribunal avant de partir pour un nouvelle vie dans la région de Clermont-Ferrand.

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