l’essentiel
Après avoir éliminé Versailles, l’Union Saint-Jean FC, club de Régional 1 (sixième division du football français) s’attaque à un mythe, l’AS Monaco. Une rencontre historique que le club haut-garonnais aborde avec modestie, envie et ambition.
Dans 25 ou 30 ans, Mathias Capdeville se souviendra peut-être de ce vendredi comme d’un rêve. Ce vendredi lorsqu’il est entré, sous l’œil des caméras et devant les micros d’une dizaine de journalistes, dans la salle de conférence de presse du Stade toulousain pour répondre à des questions sur un match, le sien, le plus grand de sa vie. L’attaquant a consacré sept années à un club, le TFC, en imaginant qu’un jour, il marcherait sur la pelouse du stade qu’il apercevait chaque matin en ouvrant les volets de sa chambre au centre d’entraînement.
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Il ne pensait probablement pas qu’il porterait un maillot rouge et non violet, mais ce jour-là, c’est aujourd’hui. Il y a autant de belles histoires que celle de Mathias Capdeville qu’il y a de joueurs à L’Union Saint-Jean, de ceux qui travaillent dans l’édifice à ceux qui travaillent au TFC (lire nos éditions de la semaine) ; ce sont ceux façonnés par la Coupe de France, usine à fantasmes pour joueurs amateurs, et après Revel la saison dernière (éliminé 9-0 par le PSG), c’est au club du nord-est toulousain de réaliser les siens. « On reste des enfants quand il s’agit de football, toujours », résume Marc Benimeli, ancien joueur, bénévole et membre du conseil d’administration de l’USJFC, 57 ans, qui se verrait galoper sur le terrain s’il avait trente ans plus jeune. Au lieu de cela, il a utilisé ses jambes pour courir pendant trois semaines, permettant à ce miracle de se lever et de se préparer pour le grand jour.
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Depuis la qualification contre Versailles (National 1) au tour précédent, le 30 novembre, le club né de la fusion entre L’Union et Saint-Jean en 2018 vit tout plus vite, plus fort et plus grand. « Cela récompense surtout le travail effectué au club depuis plusieurs années, que ce soit par le bureau ou par le staff. C’est ce que je veux retenir», déclare Jérôme Sudriez, l’un des deux présidents de l’USJFC. “Ce n’est pas parce qu’on fait un parcours en Coupe qu’on devient le meilleur club de la région, on va rester humble sur tout ça”, prévient le joueur de 52 ans. “Toute la lumière est sur nous depuis le tirage au sort, mais nous ne sommes pas dupes, elle va s’éteindre et nous reprendrons le cours de l’histoire, nous continuerons à gérer le club comme nous l’avons fait jusqu’à MAINTENANT.”
L’ogre monégasque
La lumière va s’éteindre, c’est évident, mais reste à savoir qui appuiera sur l’interrupteur. Si Versailles s’était électrocuté au stade Georges-Beyney de l’Union, l’AS Monaco, avec ses cinq victoires en Coupe de France (1960, 1963, 1980, 1985 et 1991) et ses huit titres de champion de France (1961, 1963, 1978, 1982, 1988, 1997, 2000 et 2017), est bien mieux armé pour résister aux chocs sur un terrain qu’il connaît finalement mieux que l’équipe locale aujourd’hui.
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Mais on ne sait jamais. « Sur un malentendu, ça peut marcher », les Indiens de Tolosa, principal groupe de supporters du TFC, déployés dans les tribunes lors du match de Toulouse face à Liverpool en novembre 2023. C’était une banderole autant qu’un présage, puisque le Tef a gagné ( 3-2), sans doute sous les yeux d’une brochette de joueurs de l’Union Saint-Jean, et leur entraîneur Grégory Sorroche ne manque pas de souligner que « ce stade a été magique ces derniers - pour le TFC en Coupe d’Europe ». Pour préparer le terrain à un immense exploit, l’entraîneur de 44 ans, dont treize passés sur le banc de L’Union puis de L’Union Saint-Jean, a consommé des heures de vidéo, durant lesquelles il s’est heurté à des évidences : « Monaco a très peu de défauts. Il peut au moins se rassurer en affirmant que l’actuel 3ème du championnat de France et 16ème de la Ligue des champions ne traverse pas la meilleure période de sa saison, restant avec quatre défaites en six matchs, contre Benfica, Marseille, Arsenal et Paris. pour un nul, à Reims, et une seule victoire contre… le TFC.
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Mais l’Union n’est pas non plus à son meilleur. Alors qu’ils n’avaient perdu qu’une seule fois depuis le début de la saison, Fawzi Rabyi et ses coéquipiers ont perdu leurs deux derniers matches, disputés après le tirage au sort des 32es de finale de Coupe de France qui ne doit, apparemment, rien, leur passer par le dos. esprits pendant trois semaines. Pour Petit Poucet Haut-Garonnais, ce ne sont pas des petits cailloux, mais des rochers qu’il faudra disperser pour échapper à l’ogre monégasque, mais s’il est un endroit où rien n’est impossible, c’est bien la Coupe de France et Mathias Capdeville, qui marque des buts comme des perles dans la compétition (10), est conscient d’une chose : « Il faut savoir profiter du moment, mais aussi garder la tête froide pour ne pas bouger de côté. Cela reste un match, nous sommes des compétiteurs, quel que soit l’adversaire il faut avoir l’envie et la détermination de le gagner. C’est un rêve et il appartient à lui et à ses coéquipiers de L’Union Saint-Jean.
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