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Judokates : la vie après l’or

Ceinture de judo marron, le Père Noël (voir p. 52) est un passionné de tatamis. Le judo lui a sauvé la vie, explique-t-elle. Trois mois après les JO, Clarisse Agbegnenou, Romane Dicko et Sarah-Léonie Cysique, trois des plus grandes judokas françaises, championnes olympiques réunies en équipe mixte et médaillées individuelles, revêtent à nouveau le kimono avec Gala pour la première fois depuis la fin des JO. jeux. Rencontre.

Comment oublier l’intermède olympique – et paisible – où le drapeau français était le nouveau it-bag et la Marseillaise tout simplement un carton ? On sait tous ce que l’on faisait le 3 août 2024, lorsque l’équipe de de judo remporte la finale des Jeux Olympiques de Paris, après une remontée légendaire et un suspense irrespirable face à un Japon plus déterminé que jamais. Champions en titre, judokas et judokas français ont donc conservé leur place sur le toit du monde. Parmi elles Clarisse Agbegnenou, Romane Dicko et Sarah-Léonie Cysique, trois pépites au talent brut et au palmarès déjà bien rempli. Chacun dans sa catégorie a brillé, nous emportant dans son élan de joie et de ferveur. Chacun avec sa personnalité a laissé sa marque dans le cœur des Français. Après une longue pause loin des tatamis, ils se sont retrouvés le 2 décembre dans l’antichambre de l’Awazu Dojo, le centre d’entraînement de la Fédération française de judo. « Ça fait plaisir de remettre le kimono », se réjouit Sarah Léonie Cysique, qui a repris l’entraînement ce jour-là. Ont-ils souffert du fameux blues d’après-compétition ? « Mentalement, ce n’est pas le moment le plus facile. C’est très énergivore », souligne Romane Dicko. « Je savais que ce serait difficile, mais on ne peut jamais vraiment l’anticiper. » De son côté, Clarisse Agbenegnou a profité de ces jours de repos pour se consacrer à son rôle de maman. « Il est souvent difficile de sortir du battage médiatique et de revenir à sa vie de base. C’étaient mes premiers jeux depuis que je suis devenue maman, je me suis entièrement consacrée à Athéna [2 ans, ndlr]et ça m’a permis de réaliser à quel point ce que je venais de vivre était incroyable », confie le médaillé olympique. Ces judokates reprennent désormais (et réapprennent ?) le cours de leur carrière et surtout de leur vie personnelle, à travers les projets qui les animent. Combattantes sur et en dehors du tapis, ces trois héroïnes des - modernes nous inspirent et continuent de nous faire briller avec elles.

Sarah Léonie Cysique
« J’avais encore ma petite larme. Après avoir été trop sollicité, il faut savoir reprendre sa vie”, confie le champion de 26 ans. « Heureusement qu’il y a eu les Paralympiques, ça m’a permis de revivre les jeux mais en tant que spectateur. C’est une bonne transition. » En bronze dans la catégorie des moins de 57 kg à Paris (elle avait obtenu l’argent à Tokyo) et en or avec l’équipe de France, celle qui a débuté à Château-Thierry s’est remise de ses émotions loin de l’agitation médiatique : « J’y suis allée en vacances, j’avais besoin de faire une pause. » Elle retourne désormais aux tatamis. Objectif : les championnats du monde en juin. Engagée, Sarah-Léonie Cysique souhaite lever le tabou de l’alimentation dans le sport et promouvoir une meilleure nutrition. « Pour nous, le poids est la première bataille. » Encore une bataille donc, qu’elle souhaite elle aussi gagner. Ippon

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Clarisse Agbenegnou
Championne olympique des moins de 63 kg à Tokyo, Clarisse Agbegnenou, 32 ans, fait partie des Françaises élevées au rang d’icône, de modèle de réussite et de longévité. A Paris, elle obtient encore le bronze et est déterminante dans la victoire collective de la France. Elle a tout gagné, mais souhaite désormais partager davantage avec sa famille. En 2023, moins d’un an après son accouchement, Clarisse a pu retrouver le plus haut niveau. « Médaille ou pas, quand on est maman, on est l’héroïne de quelqu’un au quotidien », confie-t-elle à propos de sa fille Athéna. “Je veux vivre cette aventure avec elle.” Son défi ? Concilier carrière sportive et maternité. «C’est très dur», admet-elle. Et si c’était aussi le meilleur moment pour avoir un deuxième enfant. Avant de partir, on lui souhaite, de remporter un nouveau (et ultime ?) titre à Los Angeles en 2028 ? D’ici là, celle qui est aussi marraine de l’association SOS Préma continue de s’impliquer, notamment au Togo, pour améliorer le suivi de grossesse des femmes.

Romane Dicko
Elle rêvait d’or à Paris, favorite chez les plus de 78 kg, a obtenu le bronze, comme à Tokyo en 2021. Ses larmes sur le podium ont ému toute la France. Elle s’est consolé avec le titre olympique par équipe mixte. Quatre fois champion d’Europe, champion du monde, quatre médailles olympiques : à 25 ans, le natif de Clamart, qui joue au PSG Judo, a un CV très percutant. Après un baccalauréat scientifique, elle étudie les mathématiques, « pour se donner le choix » de son avenir. Comme beaucoup de sportives de sa génération, elle ose briser le silence sur la santé mentale des sportifs ou la fatphobie. Aujourd’hui, elle transmet les vertus du haut niveau aux plus jeunes et raconte son parcours dans Je fais du judo avec Romane Dicko (éd. Milan). Après un stage au Japon pour « remettre le pied sur les rails », elle vise le Championnat d’Europe des clubs, à Montpellier, le 21 décembre.

Cet article se trouve dans le Gala n°1644, disponible en kiosque le 12 décembre. Pour suivre l’actualité en direct, vous pouvez rejoindre le fil WhatsApp de Gala . Le nouveau numéro de Gala est en kiosque à partir de ce jeudi 19 décembre 2024. Bonne lecture.

 
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