Rarement le verdict dans un procès terroriste aura été aussi attendu et aussi scruté. Plus que tout autre attentat peut-être, l’assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 à quelques mètres de son collège, a puissamment fait écho aux fragilités et aux forces d’un pilier de la démocratie : la liberté d’expression.
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Ce droit fondamental était le thème du cours qui a coûté la vie au professeur d’histoire-géographie. Mais c’est aussi en son nom que l’un des accusés, l’agitateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, a affirmé son ” droite “ être “choqué” par les caricatures de Mahomet montrées en classe par le professeur et que celui-ci l’avait accusé d’avoir ” insulte “ le prophète.
Au terme de sept semaines de débats, la cour d’assises spéciale de Paris devait répondre à cette question, inédite en matière de lutte antiterroriste : un discours militant, virulent et manipulateur, mais n’appelant pas au meurtre, doit-il être jugé comme un délit terroriste depuis il a provoqué une attaque ? Plus que tout autre, ce verdict était attendu comme un révélateur de la capacité de la justice antiterroriste à saisir les mutations de la menace jihadiste et la manière dont elle se nourrit de l’islamisme politique.
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