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Prix ​​faramineux, voyeurisme, histoires chargées… À Paris, les propriétés des stars peinent à se vendre

Par

Inès Cussac

Publié le

21 décembre 2024 à 6h44

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Un pôle d’attraction pour les curieux, c’est indéniable. Un pôle d’attraction pour les acheteurs, rien n’est moins sûr. Biens immobiliers ayant appartenait à des personnalités indéniablement accrocheur. Le portefeuille doit encore suivre. L’appartement de Claude François, situé dans le 16e arrondissement de Paris, vient d’être mis en vente. Va-t-elle connaître le même sort que la villa de Johnny Hallyday à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine) ?

“Les fans ne peuvent pas se le permettre”

La résidence de l’idole des jeunes est sur le marché depuis six ans et peine à trouver preneur. Comme souligné Le Parisien récemment, le bien était proposé à 10,5 millions d’euros, contre 26 millions d’euros en 2018. « Le prix est encore trop cher », constate Nicolas Hug, directeur associé de l’agence immobilière Philippe Ménager & Nicolas Hug. Selon lui, ce cas est un cas d’école. « C’est typiquement quelqu’un qui met un prix élevé sur un appartement en pensant que le nom de son propriétaire ou de son ancien propriétaire lui apportera une valeur ajoutée. Mais non», tonne celui qui était à l’origine de la vente de cette propriété il y a plus d’un an. Et de poursuivre : « Les fans du chanteur n’en ont pas les moyens. Nous sommes au moins 20 à 30% au dessus du prix réel. »

Avant la maison du rockeur, l’appartement d’Alain Delon était paralysé sur le marché. Le triplex de 780 m² dominant la Seine depuis l’avenue du Président-Kennedy (16e) a été proposé à 46 millions d’euros en 2012. Soit 60 000 euros le mètre carré. Un record. « Cet appartement est resté assez longtemps sur le marché car le propriétaire qui l’a acheté à Alain Delon le voulait à l’époque à un prix très élevé », raconte Nicolas Hug.

A l’inverse, certains cas nécessitent de retirer le bien du marché. Comme l’hôtel particulier de Gérard Depardieu, rue du Cherche-Midi (6e), en vente sporadiquement depuis plus de dix ans. «Il est à vendre sans être à vendre», tente de résumer l’agent. L’acteur de 75 ans est accusé d’agressions sexuelles par une vingtaine de femmes et est mis en examen pour « viol » depuis décembre 2020. Gérard Depardieu « est vendeur mais je pense queil laisse la pression baisser un peu à cause de ses démêlés avec la justice. Cela ne pousse plus les agences à s’en occuper », explique Nicolas Hug.

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Curiosité pendant et après la vente

Les murs qui ont connu intimité des célébrités peut susciter un certain voyeurisme. A Montmartre, les vitrines de Dalida ne voient-elles pas encore chaque jour passer des troupeaux de fans et de touristes ? Rue de Verneuil, la façade de la maison de Serge Gainsbourg n’est-elle pas encore aujourd’hui noircie de graffitis et de poèmes ?

Aussi, de nombreux indiscrets n’hésitent pas à faire semblant de visiter des propriétés au passé illustre. Sous couvert, ils se font passer pour des acheteurs potentiels. C’est aux agents immobiliers de les démasquer. « Actuellement, l’ancien bureau de Karl Lagerfeld attire les curieux », constate Nicolas Hug, obligé de fouiller les dossiers à chaque demande de visite. Profession, entreprise, bilans d’entreprises… Tout est scruté pour connaître le patrimoine de la personne concernée. Les professionnels de l’immobilier sont soumis à l’obligation de vigilance et de déclaration de suspicion à Tracfin. Ce service de renseignement, placé sous l’autorité des ministères économiques et financiers, est notamment utilisé pour lutter contre le blanchiment d’argent.

Un achat pour l’avenir

L’audience croissante de l’émission de télé-réalité L’Agence démontre bien la popularité que suscitent ces nids d’oiseaux dans les hautes sphères. Dadju, François Berléand ou encore Tony Parker… De nombreuses personnalités font appel à cette famille d’agents immobiliers des Hauts-de-Seine pour vendre ou acheter des biens. « L’Agence amène le spectateur dans un monde irréelqui ne semble pas concerné par les enjeux politiques ou économiques que nous percevons ou subissons », analyse ailleurs Revue de philosophie.

Dans les épisodes, les appartements et maisons luxueuses se succèdent sous les yeux visiteurs en quête d’un cocon qu’ils peuvent modeler à leur propre image. Indépendamment du passé, les acheteurs sont davantage tournés vers l’avenir. Comme l’illustre la visite de Mr Brainwash dans la saison 5 actuellement diffusée sur TMC. Le célèbre street artiste a découvert un appartement de 250 m² dont une des pièces servait à imprimer les journaux de la Résistance, un des murs du Ier siècle délimitait les limites de l’enceinte Lutetia et un des escaliers a été conçu par l’architecte de la Manche. Tunnel. Cependant, l’histoire chargée n’aide pas l’acheteur potentiel à planifier à l’avance. Il n’y voit qu’un simple « atelier de peinture ».

Fort de son expérience, Nicolas Hug se souvient également de visites à L’appartement d’Yves Saint-Laurentsitué rue de Babylone (7ème). « On ne peut pas dire que nous avons eu des clients fans de Saint-Laurent. D’ailleurs, celui qui l’achetait n’avait aucun rapport avec la mode », se souvient-il. En fin de compte, le passé n’a pas d’importance tant qu’il y a le budget, la tranquillité d’esprit et le projet.

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