La Berrichonne ne va pas bien, c’est un euphémisme. Un peu plus alourdi par le match catastrophique face à Aubagne (2-7), le bilan sportif est famélique. Lanterne rouge avec cinq points du premier non relégable (Paris 13) à la pause (17e9 points, 2 victoires, 3 nuls), Berri souffre en bas du classement, incapable de gagner des matches depuis plus de trois mois.
La récupération judiciaire n’est pas pour tout de suite
Financièrement non plus, la situation n’est pas rose. Le président Benjamin Gufflet affirme que “la situation n’est pas désespérée” et il cherche “toutes les solutions possibles” pour sortir de l’ornière. Il considère uniquement le recours judiciaire évoqué par le NR comme une solution de dernier recours : « Nous travaillons dur pour mettre en œuvre des solutions rapides et concrètes dans cette mission de sauvetage qui a débuté il y a près d’un an. Les rencontres avec les partenaires locaux, les conseils de clubs et les élus se poursuivent et nous donnent beaucoup d’espoir malgré un contexte économique compliqué. »
Ouverture du capital. C’est l’une des pistes sur lesquelles travaillent Benjamin Gufflet et son équipe. Chacun, local ou plus éloigné, s’est vu offrir la possibilité de participer au capital du club, avec un montant minimum de 3 000 €. « Une quinzaine de candidats se sont déjà manifestés, c’est un signe d’intérêt », représentant une somme d’environ 50 000 € : « Ce n’est que le début. »
L’objectif est de reconstituer des fonds propres positifs et d’éviter d’éventuels déficits de trésorerie.
Récupération judiciaire. Le tribunal de commerce de Châteauroux n’a pas été saisi pour le redressement judiciaire de Berrichonne Football. L’employé nous l’a confirmé en personne. Cette procédure constitue toujours une possibilité de sortir financièrement le club du pétrin mais rien n’a été engagé et rien ne sera fait d’ici fin 2024. L’énorme différence entre une entreprise moyenne et un club de football professionnel tient à la relégation automatique au niveau inférieur. division qui accompagne une reprise chez les footballeurs.
Possible scenarios for Berrichonne
- Entretien en National. L’hypothèse la plus encourageante mais très peu probable à mi-parcours. Une amélioration significative des résultats sportifs et financiers est indispensable.
- Relégation en N2. Berri se porte bien sportivement mais pas financièrement, des recours judiciaires sont nécessaires, synonymes de descente en N2 avec perte du statut professionnel. L’inverse est également vrai : les finances s’améliorent, pas les résultats sportifs, Berri termine à l’une des deux dernières places de National et se retrouve relégué en N2. La SASP reste en charge de l’équipe.
- Relégation en N3. En cas de double relégation sportive et financière, Berri évoluerait en N3 lors de la saison 2025-2026.
- Relégation en régional. Comme cela s’est produit à Sedan il y a deux ans ou à Niort la saison dernière, une liquidation judiciaire est prononcée et le club repart depuis l’échelon régional, souvent le plus bas de R3. C’est l’association qui gère dans ce dossier.
Tribunal des prud’hommes. La Berrichonne a perdu face au kiné Christophe Raite (saison 2018-2019), qui réclame 250 000 € d’indemnisation. Trois dossiers sont en cours ou à venir, un ancien intendant, Bruno Allègre et Manu Imorou. Au total, si l’on additionne les demandes de chacun, c’est environ 1,5 million d’euros qui sont en jeu. Pour rappel, la dette que le club doit rembourser (Urssaf, PGE, fournisseurs) est annoncée à plus de 2 M€. €, les remboursements étant étalés sur une longue période.
Avéreux. Restant très discret sur le sujet ces derniers -, Gil Avérous s’est entretenu au téléphone avec Benjamin Gufflet. Le ministre des Sports démissionnaire et maire de Châteauroux, a déclaré au NR être « plus inquiet de la situation sportive que financière… ». Le président de Berrichonne et le maire doivent se rencontrer plus longuement le 13 janvier lors d’une rencontre qui s’annonce importante pour la suite.
Joueurs. Après une semaine d’entraînement, les joueurs sont en vacances ce vendredi 20 décembre jusqu’à la reprise (fixée au 2 janvier). Cris, revenu au Brésil avec sa famille, a proposé aux joueurs mécontents de se manifester et éventuellement de quitter Berrichonne durant cette intersaison. Personne ne s’est manifesté à notre connaissance.
Ce qui veut dire qu’à part Noa Cervantes, le joueur prêté par Troyes, qui semble avoir définitivement quitté le club (pas de confirmation officielle), l’effectif devrait être le même début janvier. Rappelons qu’il est interdit à Berrichonne de recruter des professionnels par la DNCG. Deux jeunes amateurs ont participé aux séances de la semaine sans savoir s’ils seront là le 2 janvier. Par ailleurs, annoncé par le site AfricaFoot comme une éventuelle recrue du CA Tunis, Wilson Samaké, le joueur prêté par Rennes, devrait rester à Berrichonne, le précise le club. “J’espère que l’athlète nous aidera sans plus tarder car sans lui rien ne sera possible”, commente Benjamin Gufflet.
Bâtiment du centre de formation. C’est une voie de développement pour Berri. Le club envisage de racheter à Scalis le bâtiment du centre de formation avenue de La Châtre, dont les locaux sont sous-utilisés depuis la disparition du centre de formation. L’ancien avocat de Laure Manaudou, Didier Poulmaire, spécialisé dans le redressement de clubs en difficulté (Sochaux par exemple ou Biarritz en rugby), mène ce dossier. L’idée n’est pas de payer cash mais d’envisager une transaction qui prendrait la forme d’un contrat de fiducie, une opération qui permet le transfert de biens ou de droits.
Assemblée générale. Lors de l’assemblée générale des actionnaires jeudi soir, à laquelle la presse n’était pas conviée, les comptes arrêtés en juin dernier ont été présentés. « Des comptes en équilibre, avec une dette sous contrôle. » S’il a été question de redressement judiciaire au sein d’une assemblée qui n’a plus de pouvoir d’actionnaire minoritaire, il a finalement été décidé d’attendre encore quelques semaines pour actionner ce levier.
La drôle de soirée présidentielle
Benjamin Gufflet se souviendra longtemps de sa soirée du vendredi 13 décembre à Gaston-Petit. Après avoir présenté son projet 2025 à d’éventuels futurs partenaires, il a assisté dans la tribune présidentielle à la première période catastrophique de la Berrichonne face à Aubagne (0-3). Si on ne l’a pas revu à sa place par la suite, ce n’est pas dû à l’indigence du spectacle offert par son équipe mais à une série de contrariétés : « Au début de la deuxième période, je suis allé voir les supporters pour m’excuser. à eux après les 45 premières minutes. » A peine arrivé, Aubagne inscrit un quatrième but… : « La sécurité m’a alors contacté pour signaler un problème au stand Intermarché où l’ascenseur utilisé par les personnes à mobilité réduite était en panne. » Une dame en fauteuil roulant est restée ainsi coincée pendant près de deux heures (!) jusqu’à l’intervention des pompiers. Heureusement, elle avait son téléphone avec elle, ce qui a contribué à la rassurer quelque peu. Une fois cette affaire dénouée, et vu l’ampleur de la correction reçue par son équipe (2-7), le président a improvisé une petite réunion avec le coordinateur sportif, l’entraîneur et son adjoint. Il y a des jours où il vaudrait mieux rester au lit…
Collection de jouets grâce aux socios
Depuis plusieurs semaines, les socios de Berrichonne, aidés par des particuliers et des marques de Châteauroux Métropole, se sont lancés dans une collecte de jouets. Ce vendredi 20 décembre, en présence de deux joueurs, Ferris N’Goma et Doua Dembélé, au bureau des socios, l’intégralité de la collection a été remise à Didier Patureau de Mirand et Marie Rety, présidente et directrice de Solidarité Accueil, l’association qui se chargera de la distribution aux enfants issus de familles en difficulté pour lesquels elle assure l’hébergement et le suivi.
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