Luigi Mangione, soupçonné d’avoir assassiné début décembre un patron de l’assurance maladie américaine pour se venger de ce secteur, a été transféré jeudi à New York où la justice l’attend afin de le juger pour meurtre impliquant un « terroriste ».
Le transfert a été soigneusement organisé par les autorités américaines. Les chaînes d’information en continu ont montré l’homme de 26 ans, vêtu d’une combinaison orange, lentement escorté par des policiers portant des casques et des mitrailleuses après son atterrissage à New York à bord d’un hélicoptère.
Le maire de la ville, Eric Adams, qui dirige la police de New York, accompagnait le cortège.
Dans la matinée, Luigi Mangione a comparu devant un tribunal de l’État de Pennsylvanie, près du lieu où il a été arrêté le 9 décembre. Il ne s’est pas opposé à son transfert à la justice de New York, où a eu lieu l’assassinat du directeur général de UnitedHealthCarele premier assureur-maladie privé du pays, Brian Thompson.
Son arrivée et son départ se sont déroulés dans le calme, contrairement au lendemain de son arrestation, où il paraissait très agité et véhément, lançant les mots C’est une insulte à l’intelligence du peuple américain.
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Luigi Mangione aurait abattu Brian Thompson, PDG de UnitedHealthcare, 50 ans.
Photo : Reuters / Eduardo Muñoz
Luigi Mangione pourrait être présenté dès jeudi après-midi devant le tribunal fédéral de Manhattan, pour répondre notamment à des accusations de meurtre et d’usage illégal d’une arme à feu, selon un document judiciaire.
Ces poursuites fédérales s’ajoutent désormais à celles déjà décidées au niveau local par un grand jury de citoyens de l’Etat de New York, qui a décidé de l’inculper pour meurtre lié à un « acte de terrorisme ». Le parquet de Manhattan considère que Luigi Mangione a tué par balle le directeur général de UnitedHealthcareBrian Thompson, 50 ans, pour provoquer la terreur
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Au moment de son arrestation, Luigi Mangione était en possession d’un texte manuscrit de trois pages visant le secteur de l’assurance maladie.
Colère contre les assureurs
L’assassinat a provoqué de nombreuses condamnations mais aussi un déluge de commentaires haineux sur les réseaux sociaux contre les programmes américains d’assurance maladie, illustrant une profonde colère envers un système accusé de privilégier le profit sur les soins et de refuser injustement les soins médicaux.
Le jeune homme diplômé en ingénierie informatique, brillant ancien élève passionné de jeux vidéo et issu d’une famille aisée et influente de Baltimore, a reçu de nombreux soutiens sur les réseaux sociaux.
Jeudi matin, une poignée de manifestants se sont rendus au palais de justice de Hollidaysburg pour exiger la libération de Luigi
. L’un d’eux tenait une pancarte indiquant : les pratiques de l’assurance maladie terrorisent la population
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Les manifestants accueillent Luigi Mangione à New York.
Photo : Reuters / Jeenah Moon
Ces éloges ont été condamnés par les autorités et la police new-yorkaise s’est inquiétée dans une note interne du fait que Luigi Mangione devienne un exemple à suivre
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Nous avons assisté à une célébration choquante et épouvantable d’un meurtre de sang-froid
a fustigé mardi la patronne de la police de New York (NYPD), Jessica Tisch, qui a dénoncé un carnage
sur les réseaux sociaux pour applaudissez cette lâche attaque
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Dès le 4 décembre, les images captées par la vidéosurveillance du tueur tenant froidement son arme et tirant sur le patron de 50 ans, marié et père de deux enfants, ont fait le tour du monde. Le suspect a réussi à s’enfuir et à quitter New York.
Cinq jours plus tard, Luigi Mangione est reconnu et arrêté dans un McDonald’s d’Altoona, une petite ville rurale située à environ 300 miles à l’ouest de New York, en Pennsylvanie.
Plusieurs éléments l’impliquent dans le meurtre, selon la police : ses empreintes digitales ont été retrouvées à proximité de la scène du crime, ainsi que des douilles correspondant au kit d’arme, dont certains éléments retrouvés sur lui ont été fabriqués grâce à une imprimante 3D.
Devant les tribunaux de l’État de New York, il risque au maximum la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.
Devant un tribunal fédéral, il risquerait la peine de mort.
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