Vladimir Poutine a admis jeudi qu’il ne savait pas quand son armée parviendrait à repousser les forces ukrainiennes de la région russe de Koursk, dont elle contrôle une petite partie depuis une offensive surprise en août.
“Nous les vaincrons absolument”, a assuré le président russe lors de sa grande conférence de presse annuelle, répondant à une question d’un habitant de cette région. “Mais quant à la question d’une date précise, je suis désolé, je ne peux pas le dire maintenant”, a-t-il admis.
Vladimir Poutine a par ailleurs reconnu jeudi que l’inflation galopante en Russie, qui s’est accélérée en novembre à 8,9%, était un “signal inquiétant”, malgré tout ce qu’on tente de vanter une situation “stable”.
“L’inflation est un signal inquiétant”, a reconnu le président russe dès les premières minutes de sa grande conférence de presse annuelle, alors que les autorités visent officiellement une hausse des prix de 4%.
« Ce qui est désagréable et mauvais, c’est la hausse des prix. Mais j’espère que si les indicateurs macroéconomiques se maintiennent, nous pourrons y faire face », a-t-il ajouté.
L’inflation en Russie est notamment alimentée par l’explosion des dépenses militaires pour l’assaut en Ukraine, les effets des sanctions et la hausse des salaires, conséquence directe de la pénurie de main d’œuvre sur le marché du travail, les entreprises étant obligées de proposer des rémunérations attractives pour recruter.
Cet aveu rare de Vladimir Poutine intervient à la veille d’une réunion très attendue de la Banque centrale de Russie (BCR) qui pourrait relever son taux directeur, déjà à un niveau record en 20 ans de 21%.
Les analystes s’attendent à ce que le taux directeur augmente d’un ou deux points de pourcentage vendredi.
Cette possibilité a déjà provoqué une levée de boucliers de la part des grands patrons russes, certains dénonçant une « folie » qui limite les investissements et ralentit selon eux l’économie nationale.
“La situation de l’économie dans son ensemble en Russie est stable, malgré les menaces extérieures et les tentatives d’influence”, a pourtant tenté de convaincre les journalistes de Vladimir Poutine dans cette émission télévisée regardée par des millions de Russes.
L’économie russe, après avoir résisté ces trois dernières années aux sanctions occidentales, montre depuis plusieurs semaines des signes d’essoufflement, avec une inflation tenace érodant le pouvoir d’achat, mais aussi une hausse des taux d’intérêt qui handicape les entreprises, la chute du rouble et de sombres perspectives pour 2025.
La monnaie russe est au plus bas face au dollar et à l’euro depuis mars 2022, le billet vert s’échangeant actuellement à plus de 100 roubles.
Vladimir Poutine a dit s’attendre à une hausse du PIB à la fin de l’année de « 3,9 %, peut-être 4 % », mais la RBC anticipe une forte décélération l’année prochaine, avec une croissance attendue en 2025 entre 0,5 et 1,5 %.
(AFP)
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