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un des trois accusés acquitté en appel

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Mercredi 18 décembre à Auch, Jean-François Narbalas et son fils Abraham Garcia ont été condamnés en appel à 25 et 20 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Gers pour le meurtre de Piechocki. John Narbalas a été acquitté de ce crime.

« Cette femme a donné sa confiance aux gens et ils l’ont tuée. Elle a ouvert la porte à ses bourreaux. Elle est morte sous les coups pour un Mc Do, des paires de chaussures et 500 euros en liquide”, a affirmé Me Jean-François Renaudie, conseil de la fille de France Piechocki, premier avocat à lancer le bal des plaidoiries lors de cette quatrième journée de procès.

Ce mercredi 18 décembre, lors de la dernière journée du procès en appel du meurtre de France Piechocki devant la cour d’assises du Gers, à Auch, l’accusation et la défense ont livré leurs arguments aux jurés et aux juges. Avec pour principale question : Abraham Garcia et John Narbalas, les deux fils de Jean-François Narbalas, seront-ils une nouvelle fois condamnés pour ce crime ? C’est aussi la question centrale de ce procès. En première instance, ils ont tous deux été condamnés à 22 ans de réclusion criminelle. La veille, mardi 17 décembre, Jean-François Narbalas, patriarche d’une famille gitane espagnole sédentaire, avait une nouvelle fois assumé la responsabilité du meurtre de l’infirmière à la retraite au passage d’Agen, le 10 novembre 2020. Condamné à 28 ans de prison garde à vue pénale aux assises du Lot-et-Garonne, en mars 2023, celui qui a avoué le meurtre a une nouvelle fois relâché ses deux enfants.

“Elle était en pyjama et ils l’ont massacrée”

Une version des prévenus contestée par la partie civile et le ministère public. «La stratégie, c’est de sacrifier le père pour sauver les fils», a expliqué Me Renaudie à la barre. « Mes clients étaient venus pour enfin avoir une explication. C’est la seule chose qu’ils attendaient du procès. Et quatre ans après, ils n’y croient toujours pas. Jean-François Narbalas fixe la réalité. Et encore hier, c’est ce qu’il a fait, a ajouté Me Marie Andolfatto, avocate de la petite-fille du septuagénaire. France Piechocki était en pyjama et ils l’ont massacrée. Ils ne lui ont pas laissé de chance. Elle a été violemment battue par des personnes en qui elle avait confiance, des personnes qu’elle a toujours aidé. »

Le ministère public, qui a requis 30 ans de réclusion criminelle contre les trois accusés (comme en première instance), a également soutenu la possible participation des fils au crime. « L’un ne va pas sans les deux autres. Ils sont toujours ensemble, a déclaré la procureure générale dans ses réquisitions. Parce que c’est leur mode de vie et c’est ainsi qu’ils fonctionnent. Quand ils vont en France Piechocki, le but est commun. Il s’agit de trouver chez la victime les moyens d’aider financièrement la famille. Et France Piechocki est une personne qu’ils connaissent, une personne qui a une vie stable, une personne qui vit seule. C’est une personne qu’ils considèrent comme une proie idéale. »

“Les lâches sont ceux qui suivent le côté obscur”

Un discours du représentant du ministère public qui a été introduit en citant une phrase de la saga Star Wars. « L’un des personnages principaux, Maître Yoda, dit : « Les lâches sont ceux qui suivent le côté obscur. » Nous avons un père et deux fils qui ont tout fait pour dissimuler la vérité des faits, une vérité judiciaire. Une manière aussi de tenter d’induire en erreur les lecteurs de ce dossier et ceux qui les ont jugés pour la première fois. Le mensonge et le côté obscur sont en place depuis le jour du meurtre de France Piechocki. »

Une citation qui ravira les cinéphiles, mais que la défense n’a pas manqué de commenter. Les trois avocats des accusés ont également déposé un constat d’incident suite aux réquisitions du procureur de la République, dont le tribunal a pris acte.

« Suite aux lourdes réquisitions, je suis dans une colère froide. Une colère qui m’envahit les yeux et me donne envie de pleurer, s’est exclamé Me Romain Lehmann, avocat de John Narbalas, à l’adresse du jury. L’avocat général veut vous servir sur un plateau de science-fiction, le côté obscur de la force. »

Les accusés « sont enfermés, presque étouffés », dans un système « clanique »

De son côté, Me Edouard Martial, qui défend Abraham Garcia, a demandé au parquet des « preuves » de la participation de son client au meurtre. « Le mot preuve est important. Et le procureur de la République ne doit pas se décharger de ses devoirs, notamment en matière de preuve. J’attends donc que vous en soumettiez quelques-unes au bureau de participation d’Abraham Garcia. Parce qu’il n’y en a pas. »

Enfin, les avocats de la défense sont revenus sur le fonctionnement de la famille gitane, « un élément central qui imprègne ce dossier ». “Ils sont enfermés, presque étouffés”, dans un système “clanique”, explique Me Lehmann. « Sans prendre en compte la culture de cette communauté, on ne peut pas comprendre comment on en est arrivé là », estime Me Katy Mira, avocate de Jean-François Narbalas. Il était plus facile pour mon client de trouver les mots hier, dans une pièce où il n’y avait aucun membre de sa famille. Ce n’était pas le cas en première instance à Agen, où la salle était pleine de membres de la communauté. »

Dans la soirée, la cour d’assises du Gers a rendu son verdict peu après minuit. Elle a condamné Jean-François Nabarlas et Abraham Garcia à 25 et 20 ans de réclusion criminelle pour meurtre. John Nabarlas a été acquitté de ce crime, mais condamné à 4 ans de prison pour la fraude à la carte bancaire. En détention provisoire depuis 2020, il pourrait être libéré dans les prochains jours. A la fin de l’audience, M. Martial, en colère après la décision de justice, a laissé entendre qu’il allait faire appel devant la Cour suprême.

 
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