Les récentes discussions ravivent les espoirs d’un accord entre Israël et le Hamas sur un cessez-le-feu et une libération des otages à Gaza, peut-être avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, malgré la persistance des points de blocage.
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Raisons d’être optimiste
Plusieurs diplomates affirment à l’AFP que les récentes menaces du président élu américain dans le cas où tous les otages détenus à Gaza ne seraient pas libérés avant son retour au pouvoir le 20 janvier ont eu un effet.
“Les négociations en cours ont permis de résoudre la plupart des points de désaccord”, a déclaré mercredi à l’AFP un responsable du Hamas, évoquant une “finalisation des détails” au Qatar.
La veille, les États-Unis avaient déclaré leur « optimisme prudent » quant à la possibilité d’un tel accord de cessez-le-feu et de l’échange d’otages captifs à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
“Le Hamas est désormais plus flexible, ce sont les dirigeants du mouvement de la diaspora qui mènent les négociations, et ils sont beaucoup plus pragmatiques” que les dirigeants du mouvement à Gaza, a indiqué à l’AFP une source diplomatique, jugeant le Hamas affaibli. après plus d’un an de guerre, marqué par la mort de plusieurs de ses principaux dirigeants, tués à Gaza ou assassinés au Liban ou en Iran.
Le mouvement palestinien a également perdu le soutien du Hezbollah, qui maintenait un front contre Israël sur sa frontière nord, depuis la trêve entrée en vigueur fin novembre entre le mouvement islamiste libanais et Israël. Selon un diplomate, cela pousserait le Hamas à vouloir un accord « avant la fin de l’année ».
À quoi pourrait ressembler l’accord
Lors de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 251 personnes ont été prises en otage. Sur ce total, 96 restent détenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée.
Des responsables du Hamas ont évoqué dans des entretiens avec l’AFP un accord qui se déroulerait en trois étapes, comme cela avait déjà été évoqué précédemment.
Au cours de la première phase, qui durerait six semaines, les civils et soldats israéliens seraient libérés en échange de « centaines de prisonniers palestiniens ».
Selon les mêmes sources, Israël retirerait du corridor de Philadelphie (bande de terrain contrôlée par l’armée israélienne le long de la frontière entre Gaza et l’Egypte) ses forces situées « à l’ouest du poste frontière de Rafah ».
Les forces israéliennes se « retireraient également partiellement » du couloir de Netzarim, autre axe contrôlé par l’armée israélienne et coupant la bande de Gaza d’est en ouest. Ils quitteraient également « progressivement » les centres urbains et les camps de réfugiés de la bande de Gaza.
Enfin, cette première phase verrait le retour progressif des habitants déplacés de la ville de Gaza et du nord du territoire, sous la supervision de l’armée israélienne.
Une deuxième phase conduirait à la libération des soldats israéliens en échange d’« un certain nombre » de prisonniers palestiniens, « dont au moins une centaine condamnés à de longues peines ».
Durant cette phase, Israël achèverait son retrait militaire, mais maintiendrait ses forces dans les zones frontalières à l’est et au nord de la ville de Gaza.
Dans la phase finale de l’accord, « la guerre serait officiellement déclarée terminée » et les efforts de reconstruction commenceraient.
Le Hamas souhaite également la réouverture des points de passage, notamment celui de Rafah, à la frontière avec l’Égypte, qui « serait confié à l’Autorité palestinienne, en coordination avec l’Égypte et l’Union européenne, conformément à l’accord de 2005 » – que plusieurs diplomates ont conclu. Des sources contactées par l’AFP jugent cela compliqué, voire impossible.
Mais rien de tout cela n’est confirmé à ce stade du côté israélien. “Moins on en dit, mieux c’est”, a déclaré mercredi à l’AFP un porte-parole du gouvernement israélien, refusant de commenter l’accord.
Points bloquants et incertitudes
Malgré d’intenses efforts diplomatiques, aucune trêve n’a été conclue depuis la trêve d’une semaine fin novembre 2023.
Jusque-là, le principal point de friction dans les négociations était de savoir si le cessez-le-feu serait permanent ou non.
Si le Hamas communique, de nombreuses questions demeurent sur ce qu’Israël est prêt à accepter comme calendrier précis de retrait de ses troupes de Gaza, ou encore sur l’avenir des zones du territoire palestinien aujourd’hui transformées en périmètres militarisés par l’armée.
Et les déclarations du Hamas semblent aujourd’hui contredire certaines positions israéliennes, comme les déclarations répétées de M. Netanyahu s’opposant à un retrait des troupes israéliennes du couloir de Philadelphie.
Par ailleurs, si un cadre du Hamas assure à l’AFP que « l’Egypte, le Qatar, la Turquie, les Nations Unies et les Etats-Unis seront les garants de l’application de l’accord », aucun de ces acteurs ne l’a confirmé.
Quant à la gouvernance de Gaza après la guerre, elle fait encore l’objet de nombreux débats, y compris au sein de la classe dirigeante palestinienne.
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