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Londres en première ligne face aux risques climatiques

Un risque qui monte, comme les eaux

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : d’ici 2050, environ huit millions de propriétés en Angleterre pourraient être menacées d’inondation, soit une sur quatre. Londres, symbole du dynamisme urbain, est pourtant la région la plus vulnérable, selon le dernier rapport de l’Agence pour l’Environnement (EA). Les inondations, alimentées par le changement climatique, deviennent une menace majeure pour les métropoles comme pour les zones rurales.

Dans ce premier rapport consacré à l’impact du réchauffement climatique sur les inondations, l’EA ne mâche pas ses mots. Julie Foley, directrice de la stratégie relative aux risques d’inondation, met en garde :

La fréquence et la gravité des inondations que nous connaissons risquent de devenir de plus en plus problématiques.

Londres sous pression : des chiffres en forte hausse

Avec 4,6 millions de foyers et d’entreprises menacés par les inondations des eaux de surface, Londres occupe la première place à risque. Cette augmentation de 43% par rapport aux estimations précédentes n’est cependant pas le résultat d’une détérioration brutale mais d’une amélioration des techniques de modélisation, tempère l’EA. Cela dit, la réalité pourrait être pire : sans renforcement des défenses, leur nombre atteindra 6,1 millions d’ici 2050.

Et ce n’est pas tout : les risques liés aux fleuves et à la mer augmentent également, de 2,4 millions de propriétés aujourd’hui à 3,1 millions au milieu du siècle. Londres, en partie protégée par sa célèbre barrière anti-inondation sur la Tamise, est encore épargnée par certains dangers.

Mais face aux vagues de tempêtes ou aux crues soudaines, le danger reste omniprésent.

Changement climatique : un coupable désigné

Si les hivers sont plus humides et que les tempêtes semblent faire rage, ce n’est pas un hasard. Entre 2023 et 2024, la quantité de pluie tombant lors des jours les plus orageux du Royaume-Uni augmentera de 20 % en moyenne, selon les experts d’EA. Cette intensité accrue est l’un des effets directs du réchauffement climatique.

Un autre coupable pointé du doigt : la montée des eaux. Depuis 1900, le niveau moyen de la mer au Royaume-Uni a augmenté de près de 20 cm, principalement depuis les années 1990. Et cela ne s’arrêtera pas là. Les côtes britanniques, déjà parmi les plus érodées d’Europe, pourraient perdre jusqu’à 20 000 propriétés au profit de la mer d’ici 2 100, contre 3 500 aujourd’hui. Un résultat amer, même avec des plans de gestion adaptés.

Des moyens, mais sont-ils suffisants ?

La sous-secrétaire du ministère de l’Environnement et des Affaires rurales, Emma Hardy, a répondu au rapport en promettant 2,4 milliards de livres sterling sur deux ans pour entretenir et étendre les défenses contre les inondations. Une somme bienvenue, mais largement insuffisante selon plusieurs experts. Une commission parlementaire avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2024, pointant un manque de préparation aux impacts climatiques.

 
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