Née fin 2022, la plateforme numérique de formation en anatomie Akivi compte 18 000 téléchargements fin 2024 et atteindra 25 000 début 2025. Une performance pour ce marché de niche, celui des étudiants en médecine. Cette start-up angevine a été créée en réponse à un besoin identifié par son co-fondateur Florian Bernard, neurochirurgien au CHU d’Angers et maître de conférences à la faculté. « J’ai remarqué que mes étudiants étaient confrontés à un manque de ressources. Il y avait aussi une lacune en ce qui concerne la numérisation de la société.»
Demande à double entrée
D’où cette application à double entrée, avec d’un côté un contenu accessible basé sur la technologie 3D qui dynamise les anciens manuels d’anatomie et de l’autre, une approche service, à savoir un parcours de formation adapté au niveau de l’apprenant. Pour le développement technique du projet, Florian Bernard s’est associé à Cyril Royer, monteur vidéo, aujourd’hui PDG de la structure.
Une approche de communication accentuée
Très vite, au niveau national, le collège des professeurs d’anatomie se baptise Akivi, devenant prescripteur de la profession. Les facultés de Paris Saclay, Créteil, Toulouse utilisent aujourd’hui l’application. Il sera distribué dans les universités de Nantes, Rennes et Brest début 2025, grâce au mécénat de la Caisse d’Epargne Bretagne Pays de Loire. Il y a 37 universités en France, il y a encore des marges de développement.
La start-up espère intégrer le catalogue d’achat public des bibliothèques universitaires en 2025. « Les universités achètent notre produit directement chez nous, mais nos concurrents passent traditionnellement par les bibliothèques », explique Florian Bernard.
Akivi compte ensuite toucher les centres de formation aux métiers paramédicaux (kinésithérapeute, infirmiers). Il travaille déjà avec l’association Paul Guinot, qui forme des malvoyants en kinésithérapie.
Florian Bernard, directeur scientifique de l’entreprise, reste discret sur son chiffre d’affaires. Encore modeste, celui-ci a triplé entre 2023 et 2024. Pour poursuivre cette dynamique, une démarche volontariste de communication figure parmi les objectifs 2025 : une initiative non anodine dans un secteur où cela n’est pas pratiqué.
Connexion Angers à Miami
Parallèlement, Akivi (initiales de Connaissances Anatomiques en immersion virtuelle) envisage un déploiement international. En Europe francophone d’abord puis, grâce à sa version anglaise, en Europe anglophone, et enfin aux Etats-Unis.
« Les Etats-Unis représenteront à la fois un incubateur et une locomotive », décrit le chirurgien. Si le marché répond, il pourrait servir de tremplin pour toucher les 2 600 universités anglophones à travers le monde. Mais « c’est une arme à un coup. Nous attendons le bon moment pour aborder ce marché. Cela dépendra du développement de l’Europe. Cela prendra un à trois ans. Le défi est de continuer à trouver du soutien.
Des jalons ont déjà été posés aux États-Unis. L’année dernière, Akivi a été sélectionnée pour participer aux French Tech Capital Days en Floride. Sur place, les deux partenaires sont soutenus par une alliée de taille : la nouvelle co-présidente de French Tech Miami, qui n’est autre que Corine Busson-Benhammou, ancienne directrice d’Angers French Tech. Pour orchestrer cette étape, la question des nouvelles levées de fonds va se poser, ainsi que celle du recrutement. Akivi ne compte actuellement qu’un seul employé et travaille avec des sous-traitants techniques ou des prestataires médicaux.
Pour se développer, Akivi a levé 630 000 euros de fonds en avril 2024. Elle finalise une demande de subvention européenne de soutien à l’innovation pédagogique de 300 000 euros auprès du fonds Feder.
Une start-up bien accompagnée dès le départ
Dans un premier -, le succès du déploiement d’Akivi repose sur le soutien qu’elle a reçu lors de sa maturation. Entre 2019 et 2022, la SATT Ouest Valorisation a permis une solide incubation du projet. La start-up a ensuite continué à être soutenue par l’écosystème local, du Réseau Entreprendre à Angers French Tech, mais aussi par le CHU et la Faculté de Médecine d’Angers qui a été la première à souscrire.
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