Jusqu’au 5 janvier 2025, l’Observatoire de l’Espace du Cnes, acteur atypique de la création contemporaine, invite les passionnés de sciences et d’art à un voyage spatial inédit au Centre d’Art d’Enghien-les-Bains. Encoder l’espace est une histoire palpitante qui mêle création numérique et explorations de l’Espace. Répartie sur deux étages, l’exposition rassemble les œuvres de Renaud Auguste-Dormeuil, Véronique Béland, Antoine Belot, Bertrand Dezoteux, Justine Emard, Eduardo Kac, Olivier Perriquet, Romain Sein et Erwan Venn, qui repensent et mettent en scène des recherches liées à l’espace. l’environnement, en mettant en valeur sa poétique et ses diverses formes. Avant-première d’une étonnante exposition.
Comme l’explique le commissaire de l’exposition, Gérard Azoulay, « Encoder l’espace rassemble neuf artistes qui ont abandonné toute posture contemplative envers l’Espace pour porter une attention active à certaines de ses spécificités : l’interaction avec l’environnement spatial plutôt que sa simple observation, les non-humains qui habitent le cosmos ou encore les activités spatiales se déroulant sur Terre . C’est ainsi que face aux instruments scientifiques, aux archives graphiques et aux documents audiovisuels qui reflètent les différents moyens utilisés pour décrypter l’environnement spatial, les artistes développent des protocoles créatifs pour interférer dans l’univers spatial et produire des histoires. qui reflètent la manière dont l’Espace renouvelle nos imaginaires. »
Pour le moins, Encoder l’espace est une exposition unique où l’on se rapproche de la sensation d’apesanteur sans quitter la Terre et en subissant les exercices d’un futur astronaute ! Derrière des rideaux, se cache l’installation immersive de Renaud Auguste-Dormeuil Dansez maintenant. Le spectateur non photosensible (le Centre déconseille l’entrée dans cet espace aux visiteurs souffrant d’épilepsie) est invité à pénétrer dans une pièce mystérieusement sombre et à se laisser emporter par le flux incessant de vidéos qui ne permet aucun moment de concentration ou d’appréhension. d’une scène particulière. En restituant simultanément cinq points de vue, l’artiste souhaite simuler les sensations de désorientation ressenties lors des phases successives d’apesanteur et d’hypergravité. Face au déterminisme d’un environnement dépourvu de gravité terrestre, Renaud Auguste-Dormeuil a tenté de reproduire un état de microgravité en embarquant son dispositif créatif à bord de l’Airbus ZERO-G. L’œuvre est le résultat de ce vol parabolique.
En passant par des expériences inoubliables à bord de vaisseaux spatiaux, nous pouvons rejoindre le professeur Diamand errant dans un environnement qui n’est ni tout à fait terrestre ni tout à fait spatial. Avec le court métrage d’animation 3D Diamant fantaisie de Bertrand Dezoteux, le spectateur assiste à la construction de la ville nouvelle de Kourou et aux infrastructures de lancement. L’installation du plasticien et cinéaste nous plonge dans un théâtre étrange peuplé d’images documentaires et de ses propres créations visuelles. CSG réactive dans un environnement 3D les archives photographiques, textuelles, filmiques et sonores de la construction du Centre Spatial Guyanais, restituant les travaux d’un groupe de recherche multidisciplinaire mené pendant les années de fondation du Centre.
Avec installation vidéo Poste automatique, Olivier Perriquet donne vie aux archives spatiales. Grâce à l’utilisation de la technique de l’illusion d’optique Le fantôme de Pepperl’ouvrage explore les relations de symétries axiales ou radiales propres aux plans de fusées, de satellites, de véhicules ou encore de sondes spatiales qui acquièrent ainsi un nouveau statut. L’artiste s’intéresse aux effets d’illusion générés par les images en mouvement et tente d’engager le public dans l’expérience esthétique d’univers énigmatiques. Grâce à l’utilisation d’une technique complexe d’encodage numérique, il combine signes et textures, figures et formes, musicalité et rythmes. Donnant une inquiétante autonomie aux plans des objets de l’aventure spatiale, l’artiste propose de repenser l’évolution des engins spatiaux et d’appréhender différemment les signes et traces que portent les archives graphiques de l’Espace.
Autre œuvre à ne pas manquer : l’objet d’animation 3D Un ballon à la dérive ne se soucie pas de l’heure qu’il est imaginé à partir des archives sur les premiers lancements de ballons stratosphériques et la naissance du projet Éole. Avec cette œuvre, Antoine Belot propose quelques minutes de contemplation sur la vie poétique du ballon, passée des expérimentations scientifiques à une nouvelle réalité 3D. Loin du bruit et de la puissance déployée par les fusées, ce ballon stratosphérique révèle, dans sa forme simple, une autre façon d’exister à une plus grande échelle d’espace et de -. Sans présence humaine, le ballon se déplace de manière autonome et silencieuse, changeant de forme en fonction des paysages traversés et du passage du jour à la nuit ou d’autres temporalités imaginées par l’artiste. Tout en attirant le regard du spectateur, cette envolée illustre une forme idéale de lâcher prise. Ne faire qu’un avec ces différentes temporalités, c’est retrouver un état de rêve et d’enchantement, comme l’a montré Antoine Belot. Dans le titre de l’ouvrage Un ballon à la dérive ne se soucie pas de l’heure qu’il est Un autre rapport au vide et au - se dessine déjà, propice à l’introspection, où s’entremêlent visions oniriques, mystiques et métaphysiques.
Et Encoder l’espace attire l’attention sur les activités de l’Observatoire spatial du Cnes et sensibilise à la recherche spatiale, l’exposition est avant tout un magnifique voyage au pays des rêves et des étoiles, une véritable fusée sur une rampe de lancement qui nous appartient à tous : l’imagination !
Informations pratiques> Encoder l’espace, du 18 septembre 2024 au 5 janvier 2025 au CDA d’Enghien-les-Bains.
Image d’ouverture>Poste automatique, installation vidéo, 2016. ©Olivier Perriquet, photo Guillaume Ison
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