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Récidiviste après un viol, un homme de 38 ans a été condamné ce mardi soir par la cour d’assises de Haute-Garonne à 15 ans de réclusion criminelle. Il a tenté de tuer son ex-compagne le 26 février 2021, à Toulouse.
“Je lui ai dit ‘Je t’aime’ pour qu’il me lâche le cou.” Laetitia, 34 ans, peine à témoigner debout à la barre de la cour d’assises de Haute-Garonne. Dans la froide nuit du 26 février 2021, sa vie n’a duré que quelques secondes.
Après une soirée alcoolisée, Rahamany Abdou, son ancien compagnon, a tenté de pénétrer dans la chambre qu’elle occupait au sein du centre d’hébergement et de réinsertion sociale du quartier de Bonnefoy. « Il n’acceptait pas que ce soit fini entre nous. Je lui ai demandé de partir, mais en quelques secondes, j’étais au sol, son bras autour de mon cou, puis j’ai perdu connaissance.
“J’ai ressenti la mort”
Le corps de Laetitia a été retrouvé inerte par la police, suite à un appel d’un voisin. «J’ai ressenti la mort», a conclu la jeune femme, dont le corps portait toutes les marques d’une personne décédée.
“J’étais complètement époustouflé, je ne pouvais pas contrôler ma force.” Dans le box des accusés, Rahamany Abdou s’emporte. Libéré de détention en septembre 2020, il n’a attendu que cinq mois avant de commettre un nouveau délit. Nonchalant mais aussi nerveux, il n’hésite pas à insulter le procureur général et à pointer du doigt la victime. « Je n’ai jamais eu l’intention de la tuer ! »
Puis regardant son ancienne compagne, il a lâché : “Tu sais très bien que je suis incapable de te faire du mal, avec tout ce qu’on a vécu, je ne pourrais pas vivre sans toi.” Laetitia quitte la pièce.
«Je vous présente un miracle. » Me Lisa Mili, avocate de la partie civile, soutient le traumatisme subi par son client. « Elle doit la vie à son voisin qui a été témoin d’une tentative de meurtre par strangulation. Un étranglement où il ne bouge plus. Elle est comme morte et il continue de la retenir.
L’avocat général revient sur les conditions de cette tentative de meurtre sur conjoint, « punie de la même peine que le délit accompli, la réclusion à perpétuité ». Le porte-parole du parquet démontre point par point la matérialité des faits. “Il a cette conscience de l’étrangler et, de cet acte même, naît l’intention d’homicide.” Elle requiert une peine de 15 ans de réclusion criminelle assortie d’un suivi socio-judiciaire d’une durée de 8 ans.
En défense, Me Apollinaire Legros-Gimbert, prend le - de revenir sur le contexte dans lequel l’accusé a dû évoluer. “Un parcours de vie marqué par la violence, les insultes et l’alcool pour un homme qui n’a connu la rue que comme mode de vie.” L’avocat de la défense insiste sur l’altération du discernement, constatée par l’expert psychiatre à l’égard de son client, atteint de psychoses. Mais Me Legros-Gimbert se montre aussi optimiste : « Même pour lui, le meilleur est possible ».
A l’issue des délibérations, les jurés, deux femmes et quatre hommes, ont condamné Rahamany Abdou à une peine de 15 ans de réclusion criminelle et 8 ans de contrôle socio-judiciaire pour tentative de meurtre sur conjoint.
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