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Valoriser les vestiges du Château de l’Hermine à Vannes ou pas ? Ailleurs, des élus expliquent leur “oui”

En 1991-1992, au cœur de Nancy, des fouilles archéologiques ont révélé une barbacane construite devant la porte sud de la ville vers 1480, un boulevard d’artillerie construit vers 1510, un bastion daté des années 1560 et une courtine de 1525. les deux dernières furent reprises par Vauban en 1673. Toutes ces découvertes se trouvent à l’emplacement d’une extension du musée des beaux-arts. « On savait qu’on trouverait quelque chose », se souvient l’ancien député à la culture, Gérard Benhamou. Il a porté le dossier pendant près de dix ans, depuis ses débuts en 1989 jusqu’à son ouverture en février 1999.

Avec des difficultés techniques potentielles puisque cette partie de Nancy est bâtie sur des prairies inondables. “Nous avions déjà une expérience de tubage nous démontrant que c’était réalisable : celui du sous-sol de l’opéra, qui n’a jamais connu d’infiltration, et date de… 1914.”

« Il n’y a aucune religion à avoir sur ce type de question. Ce n’est pas une histoire politique. Il s’agit d’utiliser l’argent des contribuables et de servir le public », a déclaré Gérard Benhamou. À l’intérêt archéologique s’ajoute la possibilité de créer une salle d’exposition supplémentaire et un amphithéâtre de conférence, là où à l’origine seule une salle technique était prévue.

Le choix de valoriser plutôt que de préserver en remblayant n’était pas financièrement neutre. Le budget a bondi d’un tiers. « Mais finalement, l’enveloppe municipale était identique. » Les autres financiers suivirent, certains arrangements furent différés. « Grâce à cet espace privatisable, le musée obtient du mécénat. Ce ne doit pas être le choix financier qui l’emporte, ni celui des archéologues », estime l’ancien élu.

  • 3 Et avec 30 ans de recul ?

    « La mise en valeur des vestiges n’enlève rien au geste architectural contemporain du projet. Nous gagnons beaucoup et nous ne perdons rien. C’est quelque chose que nous disent les guides et les Nancéiens, un plus dans la visite du musée autour de l’histoire régionale », résume Laurent Hénart, adjoint à la culture de la ville en 2001, puis maire de la ville de 2014 à 2020. « C’est aussi un plus parce que la direction du musée s’est adaptée et a fait vivre ce nouveau lieu en accueillant la donation Daum, regroupant plus de 900 pièces de verre. »

«C’est un sacré plus», estime Gérard Benhamou, qui évoque la possibilité d’une crypte permettant l’accès du public à moindre coût. Paradoxe de l’histoire, des travaux sont désormais prévus à Nancy au musée Lorrain et la valorisation des vestiges mis au jour fait débat. Gérard Benhamou a pris une position diamétralement opposée sur ce projet. « Les vestiges sont trop nombreux, trop complexes. Faire un chemin entre des restes illisibles n’a aucun sens », conclut l’ancien député.

 
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