DDepuis quatre jours, tout un département se tait d’étonnement, abasourdi d’horreur. Samedi 14 décembre, cinq meurtres ont été commis en l’espace de deux heures, dans deux communes proches de Dunkerque (Nord). De Wormhout à Loon-Plage, un homme de 29 ans a semé la mort sur son passage. Et a laissé les habitants dans l’incompréhension totale.
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Les épreuves débutent samedi vers 15 heures à Wormhout. Selon le parquet de Dunkerque, un homme de 29 ans a été tué devant son domicile par plusieurs coups de feu. La gendarmerie, alertée vers 15h15, découvre la victime dans la cour de son domicile. Une heure plus tard, vers 16 heures, deux agents de sécurité âgés de 33 et 37 ans ont été abattus par le même meurtrier.
A LIRE AUSSI Meurtre d’une Philippine: condamnation pour viol, OQTF… Ce que l’on sait du suspect arrêté en SuisseIls patrouillaient alors sur leur lieu de travail, aux portes de Loon-Plage, dans une zone industrialo-portuaire. Loon-Plage est situé à vingt-cinq minutes en voiture de Wormhout. Ce n’est pas loin de là que les deux derniers hommes ont également été tués, quelques minutes plus tard.
Le principal suspect, un homme de 22 ans, s’est rendu vers 17h20, soit deux heures après le premier délit, à la gendarmerie de Ghyvelde, à quelques centaines de mètres du domicile familial (et à vingt minutes de Loon-Plage). Il s’accuse alors des cinq meurtres commis et est aussitôt placé en garde à vue, puis entendu par les enquêteurs.
Un triple réquisitoire
Détenu 72 heures, Paul D., le principal suspect, a fini par être mis en examen, mardi 17 décembre, pour les assassinats concernant les trois premières victimes. Pour les deux autres, il est poursuivi pour « meurtres précédés, accompagnés ou suivis d’un autre crime ». Finalement, il a été mis en examen pour violences avec arme.
A LIRE AUSSI Meurtre d’un adolescent à Aulnay-sous-Bois : des mineurs en garde à vueEn effet, la procureure de Dunkerque, Charlotte Huet, a indiqué qu’il avait “dirigé et pointé son arme” vers deux autres personnes, un père et son fils qui circulaient en voiture et “passaient très vite”.
Ces faits auraient eu lieu en même - que les deux derniers meurtres. « Le parcours criminel pose question. C’est rare tant par la nature des faits que par le nombre de victimes », a-t-elle déclaré mardi lors d’une conférence de presse.
Des victimes plus ou moins liées au suspect
La première victime, Paul Dekeister, était chef d’une entreprise de réparation et père de deux enfants. Selon France 3 Hauts-de-France, il pourrait être l’ancien employeur du principal suspect. La commune de Wormhout a déploré, sur Facebook, « l’assassinat d’un chef d’entreprise » qui laisse « des familles endeuillées et des proches dévastés ».
A LIRE AUSSI Cycliste tué à Paris : un automobiliste incarcéré après avoir été mis en examen pour meurtreLes deux agents de sécurité, Aurélien Cugny et Marc Lehmus, ont été employés pour de nombreux événements dans la région, précise Le Parisien. Ils semblaient bien connus des Dunkerquois, ayant dû sécuriser les bals et autres carnavals de la région. Marc Lehmus était également membre du moto-club Loon-Plage.
Enfin, les deux derniers hommes tués, âgés de 19 et 30 ans, étaient probablement de nationalité iranienne. Selon la préfecture, il s’agissait de deux migrants. «Deux des victimes étaient des exilés qui survivaient dans l’un des camps informels de la région et qui avaient l’espoir de rejoindre l’Angleterre», rapporte l’association Utopia 56.
Un tueur aux motivations floues
L’une des immenses inconnues qu’il va désormais falloir résoudre concerne le profil du tueur. Quelles sont les motivations de cet homme de 22 ans, « inconnu de la police et de la justice », selon le procureur, mais qui a caché plusieurs armes à feu dans sa voiture ? Selon elle, il était pleinement conscient de ses actes et son discernement ne peut être réfuté.
Selon BFM, l’assassin présumé était de nature discrète. Originaire de Ghyvelde et sans emploi, « il n’était jamais dehors, alors que nous y étions tout le -. Nous ne l’avons pas vraiment vu. Je pense qu’il était tout seul, renfermé. Je n’ai jamais vu personne entrer chez lui», explique Johan, un voisin. Propriétaire de plusieurs armes enregistrées, il appartient à un club de tir.
A LIRE AUSSI Déroulement des événements, contexte : ce que l’on sait du meurtre de la petite CélyaSelon les informations de l’Agence -, un conflit professionnel pourrait être à l’origine du meurtre des trois premières victimes. Il aurait été licencié en octobre par Paul Dekeister, la première victime. Il a également travaillé pendant six mois dans une filiale d’Eamus Cork Security (ECS), la société dans laquelle travaillent les deux agents de sécurité.
Un crime raciste ?
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Il avait accompli une période de contrat de formation et de professionnalisation sans qu’un litige entre eux n’ait été détecté jusque-là. Le suspect « a démissionné de sa mission avant la fin de sa formation, apparemment […] suivre une formation, je crois, au transport routier», a déclaré Patrick Guerbette, fondateur d’ECS, lors d’un discours mardi après-midi, selon Ouest de la France.
A LIRE AUSSI Mort de Shemseddine à Viry-Châtillon : l’hypothèse d’un « crime d’honneur » au cœur de l’enquêteMais qu’est-ce qui a motivé l’action des deux derniers ? Chance? Ayant élu domicile dans le camp de migrants local, sont-ils les victimes collatérales du meurtrier ? Les cibles d’un crime raciste ? Pour l’instant, aucune piste n’a été exclue.
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