La ville de Paris propose de reloger les 200 jeunes migrants qui occupent la salle de spectacle de l’ancien lycée Brassaï, situé dans le 15e arrondissement. Philippe Goujon, le maire de l’arrondissement, « s’y oppose fermement »
Ils ne veulent plus dormir dans le froid et dans la rue. En attendant une solution d’hébergement, plus de 200 jeunes migrants, mineurs non accompagnés sans abri, occupent depuis mardi dernier la Gaîté lyrique, une salle de spectacle située dans le 3e arrondissement de Paris.
ud83dudd34 215 isolated young people occupy La Gaîté Lyrique (Paris 3rd)
« Nous ne quitterons pas les lieux tant que tout le monde ne sera pas hébergé. »
Dans la rue, «ils survivent depuis 2 mois dans les camps de Pont Marie, Châtelet et Hôtel de Ville» selon le Collectif des Jeunes de… pic.twitter.com/AlgT3autEZ
— Cemil Şanlı (@Cemil)
« La Gaîté Lyrique n’est pas adaptée pour y vivre, mais il fallait se réchauffer, et nous ne partirons pas d’ici sans une solution d’hébergement réelle et durable. Nous sommes mineurs, nous y avons droit », a déclaré l’un des membres du groupe.
« L’hébergement d’urgence relève de la responsabilité de l’État »
Contactée par France 3 Paris Île-de-France, la ville de Paris confirme à nos confrères avoir proposé un transfert dans l’ancien lycée Brassaï, un établissement du 15e arrondissement inoccupé depuis sa fermeture en septembre 2023. « L’hébergement d’urgence relève de la compétence de l’État », explique Patrick Bloch, premier adjoint à la maire de Paris.
Problème : la ville « ne dispose pas de locaux vides qui pourraient être utilisés du jour au lendemain », affirme-t-il. A défaut, Patrick Bloch assure que des discussions sont en cours avec la Région Île-de-France pour rendre le lycée accessible aux jeunes migrants.
Rébellion du maire du 15e arrondissement. Sur « Avec plus de 2 000 places d’hébergement pour personnes en difficulté, le 15e arrondissement prend toute sa place dans la mise en œuvre des politiques de solidarité », assure-t-il.
Avec plus de 2000 places d’hébergement pour personnes en difficulté, le 15e arrondissement prend sa place dans la mise en œuvre des politiques de solidarité.
Je suis fermement opposé à l’accueil de 250 mineurs non accompagnés au lycée Brassaï qui doit accueillir des élèves du lycée Drouant. https://t.co/OOMRXjfEk1
— Philippe Goujon (@Philippe_Goujon)
La préfecture de la Région Île-de-France répond qu’« il s’agit d’une occupation illégale d’un immeuble par des migrants reconnus majeurs par les services sociaux de la Ville de Paris », et que « c’est au propriétaire, s’il le souhaite ». , de déférer cette situation aux autorités judiciaires et policières.
« Faut-il attendre que la situation se dégrade encore ?
Alors que les autorités se passent des patates chaudes, la Gaîté lyrique dénonce, dans un communiqué, « l’inaction et l’incapacité de dialogue entre les services de l’État et ceux de la Ville de Paris ».
« En aucun cas la Gaîté Lyrique n’est compétente et ne dispose des espaces sanitaires et des moyens pour proposer une solution d’hébergement à ces personnes, dans le respect et la dignité humaine », souligne l’établissement.
« Toutefois, en l’absence de proposition concrète de relogement de la part de l’État et de la Ville de Paris, Au risque de les mettre en danger, il est impensable de jeter ces personnes à la rue en décembre, alors que les températures avoisinent 0°. Faut-il attendre que la situation se dégrade encore, ou qu’il y ait des victimes, pour que cesse cette inaction des autorités compétentes et responsables ?
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