Quel avenir pour le monde des crypto-actifs ?

Mesdames et messieurs, chers étudiants,

Merci tout d’abord pour cette invitation. C’est un plaisir de pouvoir échanger avec vous aujourd’hui, à Dijon, sur le paysage des paiements qui connaît actuellement de profondes mutations, à l’image de notre système financier dans son ensemble. Les paiements sont en effet soumis à une digitalisation croissante, que nous vivons au quotidien avec par exemple les paiements en ligne ou les paiements mobiles.

Parallèlement au développement de ces nouveaux moyens de paiement, de nouvelles technologies ont vu le jour comme celles des technologies de registre distribué, ou DLT selon leur acronyme anglais, « Technologies de registre distribué « . Vous connaissez sans doute la plus connue d’entre elles, la blockchain, qui est une chaîne de blocs permettant de regrouper et de sécuriser les transactions par des moyens cryptographiques. C’est sur cette technologie qu’ont émergé les crypto-actifs, qui se veulent à la fois des moyens de paiement et des véhicules d’investissement ou de placement.

De nouveaux services se sont progressivement créés autour de ces crypto-actifs, au point de former une finance dite « décentralisée » (Finance décentralisée« DeFi »), qui se présente comme une alternative à la finance traditionnelle et désigne un ensemble de services sur actifs tokenisés, comparables aux services financiers et réalisés sans l’intervention d’un intermédiaire financier. C’est pourquoi nous utilisons également le terme de finance désintermédiée.

En tant que banque centrale, garante de la stabilité et du bon fonctionnement du système financier et de la stabilité monétaire, nous sommes très attentifs à ces évolutions, et notamment au développement des « crypto-actifs » qui se présentent comme des actifs de règlement. Bien qu’ils existent depuis près de deux décennies, ces actifs continuent de faire l’objet de discussions quant à leur portée et leurs implications sur le fonctionnement de notre système monétaire et financier.