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Elections au Mozambique, ça sent le gaz !

A l’approche des résultats de l’élection présidentielle, la tension monte et le FRELIMO (Front de libération du Mozambique) n’est pas prêt de lâcher le pouvoir, espérant profiter de la manne gazière.

Près de 17 millions d’électeurs étaient attendus au Mozambique pour les élections législatives, provinciales et présidentielle du 9 octobre.

Un étranger

Le FRELIMO règne en maître sur le pays. Il a obtenu à chaque fois la majorité des voix, même si la sincérité du vote a été systématiquement remise en question par l’opposition mais aussi par bon nombre d’observateurs internationaux.

L’actuel président Filipe Nyusi ne peut pas briguer un troisième mandat, c’est pourquoi Daniel Chapo a été choisi pour représenter le FRELIMO. Comme lors des élections précédentes de 2019, les candidats sont Ossufo Momade pour la Résistance nationale du Mozambique (RENAMO) et Lutero Simango pour le Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), une scission de la RENAMO.

La nouveauté vient de Venâncio Mondlane, un ancien de la RENAMO qui a quitté le parti après avoir échoué à être son candidat à ces élections. Très apprécié des jeunes, il est devenu le principal concurrent du FRELIMO. Quant aux programmes politiques de chaque parti, ils ne varient guère.

Les premiers chiffres montrent un taux d’abstention élevé, avec une participation estimée à environ 35 %. Les autorités annoncent que les résultats définitifs seront connus dans une dizaine de jours. Pourtant, les premiers décomptes indiquent que Chapo serait en tête, suivi de Mondlane.

Du sang dans le gaz

L’enjeu de ces élections sera l’existence ou non d’un second tour. Et si cela se réalise, le candidat du FRELIMO pourrait se retrouver dans une position inconfortable.

La fraude a déjà été signalée. Dans de nombreux bureaux, il y avait des taux de participation qui dépassaient les 100% au profit du FRELIMO, parfois la police saisissait les urnes ou les présidents des bureaux de vote étaient surpris en train de bourrer les urnes. Ces fraudes pourraient déclencher des manifestations dans les rues après l’annonce des résultats.

La préoccupation majeure des dirigeants du FRELIMO est l’exploitation du gaz par de grandes majors comme ExxonMobile et TotalEnergies à Cabo Delgado. C’est la garantie d’un fort enrichissement. En 2015 déjà, les dirigeants du pays avaient emprunté en secret 2 milliards de dollars, dont une grande partie avait été détournée, provoquant la stagnation économique du pays.

Encore faut-il que l’exploitation du gaz puisse démarrer, et c’est loin d’être gagné. En effet, les autorités sont confrontées à une insurrection jihadiste qu’elles contrôlent grâce à l’intervention de militaires de l’armée rwandaise. La situation reste cependant très précaire. Les populations sont autant victimes des islamistes radicaux que des forces armées mozambicaines. Ces derniers sont accusés d’exécutions et de tortures perpétrées au sein des locaux de TotalEnergies après que l’entreprise ait exfiltré son personnel.

Paul Martial

 
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