Mayotte – Cinq jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, Emmanuel Macron s’est rendu jeudi sur l’île pour rencontrer une population dévastée et annoncer des mesures fortes. Parmi eux, une journée de deuil national sera observée le lundi 23 décembre.
« Nous sommes une nation. Nous partageons tous la douleur des Mahorais », a déclaré le Président de la République
Une population en détresse
Dès son arrivée à l’aéroport de Pamandzi, à bord d’un Airbus A330 transportant quatre tonnes de fret alimentaire et sanitaire, le chef de l’Etat a été confronté au désarroi des habitants. Ils l’ont informé du manque d’eau, d’électricité, de carburant et d’autres services essentiels.
« S’il vous plaît, restez, ne partez pas trop vite. » Assane Haloi, un employé de l’aéroport, l’a supplié en larmes. « Donnez de l’aide. Des solutions, mais des solutions qui réussissent. »
Lors d’une visite à l’hôpital de Mamoudzou, le président a annoncé l’installation prochaine d’un hôpital de campagne et le renforcement des effectifs de gendarmerie, qui passeront de 800 à 1 200 hommes. Il a également promis un rétablissement rapide des communications.
Des besoins immenses et une aide continue
« Mahorais, on va se remettre ensemble » a assuré Emmanuel Macron avant de survoler les zones sinistrées en hélicoptère. Mais les besoins restent immenses. Alors que les secours commencent à arriver de La Réunion, les habitants expriment leur frustration. Le convoi présidentiel a été hué par des gens qui attendaient devant une station-service de Petite-Terre, l’une des trois seules ouvertes.
Le bilan humain reste incertain. Officiellement, 31 décès ont été confirmés, mais les autorités craignent des centaines, voire des milliers de morts. Certaines zones restent inaccessibles et des pluies torrentielles compliquent les opérations de secours.
« Nous sommes face à des charniers à ciel ouvert (…). Personne n’est venu récupérer les corps enterrés”a alerté la députée centriste Estelle Youssoufa.
Mesures d’urgence mises en place
Face à cette situation dramatique, le gouvernement a annoncé des mesures d’urgence, dont le gel des prix de l’eau en bouteille et des produits de première nécessité pendant six mois. Un couvre-feu nocturne a été instauré pour empêcher les pillages.
Le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, a également déclaré l’activation de “l’état de catastrophe naturelle” pour accélérer les efforts de secours et coordonner les interventions.
Une mobilisation nationale
Mayotte, qui compte officiellement 320 000 habitants, souffre d’une sous-estimation de sa population. Les interlocuteurs du chef de l’Etat affirment que l’aide doit être dimensionnée pour un demi-million de personnes.
En attendant, le message d’Emmanuel Macron se veut rassembleur : « Les Mahorais ne sont pas seuls. La Nation tout entière est à leurs côtés pour surmonter cette épreuve. »