l’écologie politique est-elle morte ? « Les Engagés sont attendus au coin de la rue »

l’écologie politique est-elle morte ? « Les Engagés sont attendus au coin de la rue »
l’écologie politique est-elle morte ? « Les Engagés sont attendus au coin de la rue »

Le fiasco électoral des écologistes signifie-t-il que la cause climatique est perdue ? L’absence de vert dans les majorités sera un véritable test pour l’avenir de la lutte contre le réchauffement climatique.

Il n’y a pas d’écologie sans écologistes ! Le slogan du parti qui a vu fondre son électorat lors du scrutin du 9 juin a pu être vérifié. Ou non. Au cours des quinze dernières années, le discours de la plupart des partis a évolué sur les questions environnementales et climatiques. Après la crise bancaire et économique de 2009, seuls les écologistes se sont intéressés à ces questions. “Désormais, presque tous défendent l’écologie et l’environnement, note Jean Faniel, directeur de Crisp. Même le parti d’extrême droite Chez Nous, échoué aux élections, lui a consacré l’un des six points de son programme, soutenant certes une écologie locale aux accents très maurasiiens. Le seul grand parti qui fait véritablement exception en Belgique est le Vlaams Belang, dont le discours est négationniste du climat.»

Il faut dire que l’environnement reste l’une des principales préoccupations des gens, comme le montrent les dernières enquêtes CNCD-Le Vif ainsi que la grande enquête BVA qui, publiée début mai dernier, révélait que l’environnement arrivait au troisième rang des préoccupations des Européens, après la santé et la guerre, et à égalité avec les achats. pouvoir. Mais bien avant l’immigration, le cheval de bataille des populistes. Y a-t-il donc un paradoxe entre ces études d’opinion et le vote de dimanche dernier qui a vu les Verts s’effondrer dans de nombreux États de l’UE ?

Pas nécessairement. L’écologie n’est plus l’apanage des écologistes. « C’est un élément très positif », juge Nicolas Van Nuffel de la Coalition Climat, qui se veut pluraliste. Aujourd’hui, il ne faut plus débattre d’ambition. Il y a une sorte d’unanimité, du moins du côté francophone. En Flandre, outre l’aveuglement de Belang, la N-VA est dans une logique de freinage permanent.» On l’a vu lors de cette législature avec le ministre flamand de l’Environnement Zuhal Demir qui a demandé à l’Europe d’abaisser l’objectif de réduction de CO.2 de Belgique… En Europe aussi, à quelques exceptions près, la plupart des partis consacrent une bonne partie de leur programme à l’avenir de la planète, contrairement aux Etats-Unis par exemple, où le climato-scepticisme est prégnant chez les Républicains.

Prendre les Engagés au mot

« Au niveau de la population, on constate cependant une grande variété de comportements, nuance Jean Faniel. Il y a ceux qui manifestent pour le climat, ne prennent plus l’avion, font du vélo et ceux qui prennent l’avion au moins deux fois par an, pour aller skier en hiver et dans un pays méditerranéen en été, et ne veulent pas qu’on touche à leur voiture thermique. . Dans les réponses politiques, il existe donc aussi différentes formes d’écologie. Cela va du radicalisme du PTB, qui prône un virage anticapitaliste majeur, à des projets politiques plus à droite que certains accuseront de capitalisme vert ou de greenwashing, y compris les Ecolos qui tentent de modifier les usages des transports ou de coordonner les initiatives. transition climatique comme l’a fait Zakia Khattabi au niveau fédéral. Ainsi, même si les écologistes restent des acteurs de premier plan pour l’environnement, on ne peut plus dire qu’on ne peut pas faire d’écologie sans eux

Pour Nicolas Van Nuffel, c’est le moment de voir si les Verts sont indispensables ou non à la cause climatique. “Il faudra évidemment examiner ce qui sera inclus dans les accords majoritaires et ce qui sera mis en œuvre”, a-t-il déclaré. Rappelons que Les Engagés sont l’un des grands gagnants des élections. Or, Le parti de Maxime Prévot a fait du climat l’une de ses grandes prioritéset y a consacré une bonne partie de la campagne électorale. Il faudra donc qu’il démontre, à ce tournant décisif, qu’il peut y arriver sans les écologistes.» Cela pourrait s’avérer être un sujet de discussion très brûlant avec le MR.

Au niveau européen, où les groupes Verts/ALE ont perdu 19 sièges sur 72, l’enjeu est également de taille.. Les résultats du vote mettent-ils en péril le Green Deal si chèrement acquis par la Commission européenne d’Ursula Von der Leyen ? La coalition sortante qui a mis en place le Green Deal semble prête à disputer une deuxième saison, peut-être même avec l’aide des écologistes. “C’est encore Von der Leyen qui a laissé tomber cette question avant les élections, observe le directeur de Crisp. On a dit que c’était pour plaire à l’électorat populiste. Mais avec la montée de l’extrême droite, elle pourrait affirmer que nous ne pouvons plus continuer de la même manière avec le Green Deal.»

« Aujourd’hui, il ne faut plus débattre d’ambition, il y a une sorte d’unanimité sur la question, du moins côté francophone »

Nicolas Van Nuffel (Coalition Climat)

Il est vrai que c’est au sein du groupe social-démocrate PPE, auquel appartient Ursula Von der Leyen, que cela va se jouer. Pour plaire aux agriculteurs en colère, nombre de ses députés ont saboté des projets importants, comme le règlement sur la restauration de la nature. Les objectifs de décarbonation (-55% d’ici 2030 et -90% d’ici 2040) devraient néanmoins rester pertinents. « Il y a beaucoup d’effervescence au sein du PPE qui est particulièrement touché par les tensions sur les questions environnementales », analyse le président de la Coalition Climat. Ici aussi, chez nous, il faudra suivre l’attitude des engagés membres du PPE et qui a soutenu Von der Leyen pendant sa campagne.

Le véritable défi pour les hommes politiques, des deux côtés, est aujourd’hui d’être capables de transmettre un message véridique aux citoyens sur les questions environnementales. La polémique autour du plan Good Move à Bruxelles est à cet égard très révélatrice de ce que nous n’avons probablement plus besoin de faire. « Chacun s’accrochait dogmatiquement à ses positions », regrette Van Nuffel. Mais il faut avoir le courage de dire que, pour des raisons climatiques mais aussi sanitaires, le nombre de voitures dans les villes doit diminuer drastiquement et, en outre, reconnaître que le plan actuel ne fonctionne pas, surtout dans les quartiers où les gens se sentent déjà victimes de des politiques publiques insuffisantes. Il faut pouvoir en discuter sereinement et l’adapter.» Good Move est un bon exemple pour étudier l’évolution de l’écologie politique qui doit sans doute s’extirper d’une idéologie exaltée pour réfléchir sur notre avenir commun.

 
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