Leur sort au classement est quasiment scellé. Victoire ou défaite, l’enjeu était faible pour les Carabins, voire nul. Leur dernier match de la saison apparaît donc comme un rodage, un ultime entraînement avant de se lancer dans les playoffs. Une dernière confirmation de ce que l’on savait déjà : ils sont prêts. Et ils l’ont prouvé, avec une victoire facile de 33-3 contre les Stingers de Concordia.
Les Bleus n’ont pas eu à trop transpirer pour s’offrir une dernière victoire. Une septième, durant laquelle l’équipe a pris le temps d’admirer son travail et de se reposer. Le quart partant Jonathan Sénécal a même passé la majeure partie de la deuxième mi-temps sur le banc, afin d’offrir quelques représentants à sa réserve, Rakim Canal-Charles.
Il faut dire qu’à ce moment-là, les Carabins menaient déjà 33-3. «C’était le plan, le faire jouer et permettre à des gars qui n’avaient jamais porté l’uniforme de le faire. Je suis vraiment content du résultat», a commenté l’entraîneur Marco Iadeluca à la fin du match.
L’ambiance était à la fête, au point où le receveur recrue Enrique Jaimes Leclair, auteur d’un touché, a effectué quelques bottés de dégagement en fin de match.
« J’avais déjà donné quelques coups de pied au lycée », dit-il en souriant. J’ai brisé la glace, j’avais hâte de le faire. »
Pendant que Leclair donnait le coup de pied, le véritable botteur de l’équipe, Philippe Boyer, a complété une course de 31 verges sur un jeu piège. Cela démontre que, dans le contexte, les Carabins pouvaient se permettre quelques petites folies.
Presque parfait
L’Université de Montréal a obtenu cette latitude grâce au brio de sa défense, qui n’a accordé qu’un seul placement. L’unité a également provoqué trois revirements. L’un d’entre eux a été transformé en touché par le demi défensif Nicolas Roy.
« C’était mon premier touché depuis la secondaire 3 ! s’est-il exclamé après le match. C’est la meilleure sensation d’entrer dans la zone des buts et de voir tous vos gars avec vous. Sans eux, je n’aurais pas pu le faire. »
Les Stingers n’ont totalisé que 183 verges, dont 53 au sol. Leurs revers ont mené au remplacement du quart-arrière Olivier Roy par Caleb Faulkner en deuxième demie.
Roy a bien fait dans l’ensemble, mais la défense des Carabins a profité de chacune des largesses de l’attaque de Concordia. « Nous voulions aborder les séries éliminatoires sur une bonne note. Toute la saison, nous avons commis des erreurs ici et là. Nous avons vraiment amélioré notre communication», estime Nicolas Roy.
Lors de leur dernier match, les Carabins ont battu le Rouge et Or en prolongation par la marque de 32-31. Leur victoire aurait pu être plus décisive, n’eût été quelques erreurs défensives en fin de match.
“Nous avons été un peu déçus de notre fin de match la semaine dernière”, a reconnu l’entraîneur Marco Iadeluca. C’est un groupe fier, je suis vraiment content de la façon dont ils ont répondu à l’appel. Nous abordons les séries éliminatoires sur une bonne note. »
Se concentrer
La domination des Carabins aurait pu être encore plus impressionnante en première demie, compte tenu de certains entraînements offensifs stoppés dans la surface de réparation.
« Ce sont des jeux qu’on doit faire », a commenté le quart Jonathan Sénécal. Il faut jouer au même niveau que lors de nos deux matchs contre le Rouge et Or. Tout ce qui est en dessous est insuffisant. »
Le sourire sur les lèvres de l’entraîneur Marco Iadeluca fond rapidement lorsqu’on lui demande ce que son équipe doit améliorer en vue des séries éliminatoires.
« Nous avons plusieurs petites choses à régler, comme les punitions. Pourtant, on en a parlé toute la semaine à l’entraînement, déplore-t-il. On a aussi eu quelques ballons lâches, on s’est arrêté. »
La saison régulière des Carabins aura été « des hauts et des bas », analyse l’entraîneur.
C’est toujours du football. On arrive rarement à rouler à la même vitesse toute l’année. On l’oublie, mais l’année dernière, on a connu des hauts et des bas, avant d’exceller en playoffs. J’espère que nous recommencerons.
Marco Iadeluca, entraîneur des Carabins de l’Université de Montréal
Sur le papier, ces « dents de scie » ne coupent pas grand-chose : les Carabins n’ont subi qu’une seule défaite, contre le Rouge et Or, à qui ils n’ont concédé qu’un petit point. Avec 12 points au classement, les Bleus occupent la première place. Cette place devrait toutefois être perdue au profit du Rouge et Or, qui doivent encore disputer deux matchs.
Si la logique est respectée, le prochain match des Carabins devrait être la demi-finale, disputée au CEPSUM. Montréal affrontera l’équipe qui termine troisième au classement.
Le match ne se jouera que le 2 novembre, ce qui permettra aux troupes de panser leurs « petits bobos », assure Marco Iadeluca.