Face aux critiques, François Legault assure que les Autochtones seront également abordés au Musée national de l’histoire du Québec (MNHQ). Le premier ministre soutient cependant que l’histoire de la nation québécoise « a commencé avec Champlain ».
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Mardi, le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard, a accusé François Legault de tenter d’effacer les Premières Nations de l’histoire du Québec en affirmant que l’histoire de la nation québécoise «a commencé avec Champlain».
M. Picard faisait référence aux propos tenus par le premier ministre lors de l’annonce de la création du MNHQ, le 25 avril.
Lors de cette même conférence de presse, l’historien Éric Bédard, qui accompagne le Musée de la civilisation dans la préparation des premières expositions, a laissé échapper «que les Autochtones représentent un peu de la préhistoire du Québec».
«Nous sommes indissociables de l’histoire de ce territoire, et l’arrivée de Champlain ne définit pas le Québec», a dénoncé le chef Picard, dénonçant ces propos «inacceptables».
Relancé sur ce sujet, le chef caquiste a nuancé sa position, qu’il maintient. «Le Musée national de l’histoire du Québec, donc c’est le musée de la nation québécoise», a-t-il réitéré.
Histoire canadienne-française
«L’idée est de montrer l’histoire de la nation, qui était canadienne-française, qui est maintenant québécoise, qui a commencé avec Champlain», a expliqué M. Legault, répondant aux questions de la presse parlementaire, mercredi.
«Eh bien, évidemment, nous allons parler des peuples autochtones qui étaient là avant notre arrivée, donc nous allons en parler», a assuré le premier ministre.
« Il est certain que l’histoire des Premières Nations est intimement liée à celle du Québec », a commenté la ministre Kateri Champagne-Jourdain, première femme autochtone élue à l’Assemblée nationale et première femme autochtone à siéger au conseil des ministres. .
« Les cultures autochtones ont certainement influencé l’histoire du Québec et la culture québécoise. Cela fait partie de l’histoire du Québec», a insisté le député de la Côte-Nord.
C’est aux experts de voir
Tout comme son collègue de Duplessis, le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, a rappelé que ce sera à un comité d’experts de concevoir les expositions.
Il endosse les précisions apportées par M. Legault. « On dit la même chose, M. Legault et moi. […] C’est un musée qui parlera de l’histoire nationale du Québec, de la nation québécoise. Ensuite, évidemment, il faut mettre en valeur les nations autochtones, qui ont leur propre histoire, ce qui est important. […] Nos histoires sont interdépendantes, donc il y aura certainement des mentions.
«La CAQ a les deux mains dans le coup», affirme QS
De son côté, le député solidaire Sol Zanetti craint pour l’indépendance du comité chargé d’élaborer le contenu de la nouvelle institution muséale.
«J’ai l’impression que la CAQ a les deux mains dans le coup», a réagi M. Zanetti. Le député de Jean-Lesage demande que les Premières Nations soient impliquées plus officiellement dans le processus.
Sinon, « c’est une occasion manquée de pouvoir parler de l’histoire des Premières Nations et des Inuits, et de le faire en co-construction avec eux », prévient M. Zanetti.
Québec solidaire a également tenté, mais sans succès, ces derniers jours, de faire adopter une motion en ce sens par l’Assemblée nationale, qui mentionnait également « que les événements sombres de l’histoire du Québec, comme la création des pensionnats et la la disparition des femmes et des enfants autochtones méritent d’être soulignées.
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