La proximité de la Suisse, une opportunité et un problème pour la Haute-Savoie

La proximité de la Suisse, une opportunité et un problème pour la Haute-Savoie
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La frontière entre la France et la Suisse au niveau du village de Saint-Gingolph (Haute-Savoie), en août 2020. VINCENT ISORE / IP3

Il est un peu plus de 17 heures, à Valleiry (Haute-Savoie), début avril. Inutile de regarder l’heure pour le savoir, l’écoute suffit dans cette ville frontalière située au sud-ouest de Genève. Le bruit de la circulation automobile sature les lieux. Et pour cause : le défilé de voitures traversant le village est incessant, principalement de la Suisse vers la France – le matin, elles repartent dans l’autre sens. Tout comme près de Saint-Julien-en-Genevois ou d’Annemasse, un peu plus à l’est, dans le même département. La congestion de ces routes symbolise à elle seule les défis auxquels ce territoire est aujourd’hui confronté.

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« En ce moment, les frontaliers rentrent chez eux », explique une trentenaire travaillant dans la commune (elle n’a pas souhaité donner son nom). A Valleiry (1748 habitants en 1990, 4907 en 2020), 74% des actifs travaillent en Suisse. « Dans le quartier où j’habite [à côté de la commune], il y a un frontalier dans chaque couple. Il n’est pas possible de vivre ici autrement. »continue-t-elle. Ou encore, estime un autre Haut-Savoyard, Sélim Labaille, père de famille âgé de 30 ans, « Il faut faire des concessions. Mais je comprends qu’ils ne veulent pas le faire, je ne jette pas la pierre aux frontaliers. »

Ces derniers peuvent espérer des salaires jusqu’à trois fois plus élevés qu’en France. La tentation suisse est donc forte. Sélim Labaille et son épouse travaillent à l’hôpital public français d’Annecy et, plus au nord, à La Roche-sur-Foron. Ils ont acheté à crédit un appartement à rénover dans la banlieue d’Annecy : 260 000 euros au total, pour 80 mètres carrés, dans le seul quartier qui leur était financièrement accessible. « Mais je n’ai pas mis d’argent de côté depuis un an, et pour la première fois depuis que je travaille à l’hôpital, neuf ans, mon compte bancaire était à découvert. A long terme, seul le salaire suisse peut fonctionner. »

” La cohésion sociale “

Au centre de Saint-Julien-en-Genevois (7 922 habitants en 1990, 15 739 en 2020), le propriétaire du bar-restaurant Le Galta recherche actuellement l’équivalent de toute une équipe. Lucas Daniel, 24 ans, est venu l’aider au service et au bar. Il travaille ici trois jours par semaine, pour un salaire mensuel net de 1 200 euros, car le patron lui plaît. Le reste du temps, il part travailler en Suisse, vingt heures pour 2.000 euros net. “C’est à trois minutes d’ici.”sourit celui qui vient de s’installer à la frontière franco-suisse dans le but de mettre de l’argent de côté.

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