Un deuxième théâtre québécois adopte une tarification « inclusive »

Un deuxième théâtre québécois adopte une tarification « inclusive »
Un deuxième théâtre québécois adopte une tarification « inclusive »

Marc Gourdeau avait entendu parler des expériences positives des théâtres canadiens et montréalais qui avaient adopté la tarification inclusive. Puis, au printemps 2023, lors du lancement du Carrefour international de théâtre de Québec, le directeur de Premier Acte sait que le moment est venu.

«Il était trop tard pour l’implanter pour la saison 2023-2024, mais il était évident qu’on voulait aller dans cette direction», affirme Marc Gourdeau, directeur général et artistique de Premier Acte.

Cette tarification « solidaire et inclusive » lui semble en harmonie avec les valeurs d’ouverture et d’accessibilité de son théâtre. Evidemment, cette initiative représente un risque pour cette salle qui est l’une des plus petites de la ville.

«Je n’ai aucun souci», affirme Marc Gourdeau.

“J’ai le sentiment que nous risquons même d’avoir un prix moyen par billet supérieur à celui que nous avons actuellement, mais nous verrons», ajoute-t-il.

Premier Acte, qui fonctionne sur un principe de partage des revenus avec les artistes, assume pleinement le risque qu’il prend en introduisant cette nouvelle tarification.

« Il ne faut surtout pas pénaliser les artistes », déclare le directeur du théâtre.

“L’année prochaine, les artistes ne pourront pas se partager les revenus à un prix moyen inférieur à celui qui était en vigueur cette année”, assure-t-il.

Quatre options

Actuellement, le prix de base d’un billet pour assister C’est à moi que tu parles? présenté à Premier Acte jusqu’au 11 mai, est de 32 $.

Ce tarif dit régulier restera disponible pour la prochaine saison, mais d’autres options s’ajoutent.

Le « tarif solidaire » invite les personnes qui en ont les moyens à payer 8 $ supplémentaires pour leur billet afin de soutenir les artistes et de contribuer à leur assurer un revenu décent.

« J’ose croire qu’il y a des gens qui paieront le tarif de solidarité. Les gens qui nous fréquentent, qui ont les moyens, qui savent qu’un montrer le théâtre coûte cher à monter et les artistes ne gagnent pas bien leur vie », déclare Marc Gourdeau.

Nous proposons alors un « tarif réduit » de 25$ et un « tarif accessible » de 15$.

La première s’adresse aux étudiants, aux travailleurs culturels et aux grands consommateurs de théâtre qui ne veulent pas faire de compromis entre leur passion et leur budget.

La seconde s’adresse aux personnes aux revenus modestes qui, autrement, ne pourraient pas se permettre d’aller au théâtre. Ce prix est également considéré comme une incitation à l’apprentissage du théâtre.

« Si quelqu’un a des ressources financières très limitées et que ce prix lui permet de venir deux fois à Premier Acte au lieu d’une, bravo ! Au-delà de l’aspect financier, plus il y a de monde, mieux c’est ! Pour les artistes, il y a quelque chose de vraiment excitant à jouer dans une salle comble », explique le directeur du théâtre.

Une bonne saison

Marc Gourdeau consolide encore les chiffres de la saison dernière, mais ceux-ci auraient probablement dépassé ses prévisions. Le théâtre serait revenu à une fréquentation moyenne comparable aux « bonnes années pré-pandémiques ». Notamment grâce à des émissions comme La république hip-hop du Bas-Canada qui a attiré de nouveaux visiteurs.

« 36 % des personnes venues voir ça montrer« Ils n’étaient jamais venus chez Premier Acte », précise le directeur de Premier Acte.

“En raison des thèmes particuliers des spectacles, on voit arriver des gens qu’on ne voit pas habituellement.”

— Marc Gourdeau, directeur de Premier Acte

Après avoir conquis les fans de hip-hop, ce sera peut-être au tour des fans de musique classique de venir rendre visite à Premier Acte en décembre pour découvrir L’histoire du soldatune création basée sur la musique de Ramuz et Stravinsky… qui sait !

Dix « pièces de résistance »

Cette nouvelle tarification a été annoncée dans le cadre du dévoilement de la programmation 2024-2025 de Premier Acte. Dix « pièces de résistance » sont au menu de la saison prochaine.

Cela commencera par Un arrière-goût de compostune séance à huis clos écrite par Anne-Virginie Bérubé et dirigée par Nathalie Séguin, qui explore le caractère insidieux et incapacitant des troubles de l’alimentation et de la dépression.

Ensuite, la chambre Disgrâce de Nadia Girard Eddahia, qui a reçu le prix du meilleur texte original de l’Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT) en 2022, sera de retour à partir du 29 octobre 2024.

Il sera suivi du monologue humoristique d’Antoine Paré-Poirier, Interdit de flâner, qui invite le public à suivre l’étrange parcours d’un jeune vendeur de poterie.

Découvrez toute la programmation sur Site Web du Premier Acte.

 
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