Frédéric Rose, un « touche-à-tout » à la tête de la préfecture des Yvelines

Frédéric Rose, un « touche-à-tout » à la tête de la préfecture des Yvelines
Frédéric Rose, un « touche-à-tout » à la tête de la préfecture des Yvelines

Le 4 mars, c’est l’émoi au château de Versailles. Côté lumière, les parlementaires se réunissent en Congrès, organisé par Emmanuel Macron pour inscrire l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. Dans l’ombre, le nouveau préfet, Frédéric Rose, installé le matin même, joue un rôle de premier plan pour garantir la sécurité et organiser le protocole autour de l’événement. Cet administrateur de l’État, issu de l’Élysée où il était conseiller « intérieur et sécurité », a heureusement pu compter sur la clairvoyance de son prédécesseur, Jean-Jacques Brot. « Trois jours avant le Congrès, il m’a demandé de présider la dernière réunion préparatoire, alors que je n’étais pas officiellement préfet ! sourit Frédéric Rose.

Assis, deux mois plus tard, dans son imposant bureau donnant sur le jardin de l’avenue de Paris, le nouveau préfet des Yvelines n’avait jamais dirigé une préfecture avant d’être nommé, début février, dans ce département de la grande banlieue parisienne qui a presque 1,5 million d’habitants. Intronisé préfet en 2018, ce haut fonctionnaire de 50 ans, titulaire d’une maîtrise de droit public et d’un DESS de défense, s’était pourtant longtemps préparé à cette échéance. « La préfecture, c’est quelque chose qui m’a toujours attiré, parce qu’on est généralistes mais on touche à tout, Il souligne. Après mes études, je me voyais devenir soit officier, soit sous-préfet.

Tempête Xynthia et réforme territoriale

Admis à Saint-Cyr mais démis de ses fonctions pour raisons de santé, Frédéric Rose a choisi, pour débuter sa carrière, de devenir magistrat, après avoir réussi le concours de l’École nationale de la magistrature. Lors de son passage dans les services de la place Vendôme, entre 2005 et 2009, il a passé deux ans au cabinet de la garde des Sceaux de l’époque, Rachida Dati, “une dame de grande confiance” avec qui il communique encore régulièrement aujourd’hui. Mais ce sont les expériences suivantes qui l’ont encore marqué durablement. Celles de ses débuts en préfecture, qui l’ont amené, entre autres, à travailler comme chef de cabinet de son « 2 grands préfets »à savoir Jean-Jacques Brot et Pascal Mailhos.

Aux côtés du premier, avec qui il a travaillé en Vendée et dans le Finistère entre 2009 et 2012, il raconte avoir vécu « des moments très difficiles » lors de la tempête Xynthia, qui a fait 29 morts sur les côtes vendéennes en février 2010. Frédéric Rose se souvient, la voix envahie par l’émotion, “après avoir compté les morts” avec le préfet. Jean-Jacques Brot, quant à lui, loue encore aujourd’hui « exactitude, professionnalisme et précision » de son ancien chef de cabinet, face aux conséquences immédiates de cet événement tragique.

Plus tard, bras droit de Pascal Mailhos, entre 2015 et 2018 à la préfecture de l’actuelle région Occitanie, Frédéric Rose a vu, en première ligne, la réforme de l’organisation territoriale. Il conserve “l’incroyable aventure administrative” ce que représente la création de la nouvelle région et continue de s’en réjouir : « Ce sont des moments fabuleux. Vous travaillez avec l’ensemble des élus et administrations locales pour mettre en place une nouvelle organisation étatique au service des territoires, afin de permettre à la fusion de soutenir les projets de chaque collectivité concernée.

Expertise en sécurité

C’est également à Toulouse que Frédéric Rose développe ses connaissances sur les questions de sécurité. Années marquées “par la gestion des supporters lors de l’Euro de football, l’instauration de l’état d’urgence et les perquisitions liées aux attentats”. Car la Ville rose, théâtre de l’attentat de Mohamed Merah en 2012 puis de l’émergence des frères Clain, constituait en effet, à l’époque, l’un des principaux points de départ des jeunes pour la jihad. Grâce à sa connaissance de ces quartiers placés dans le viseur de la lutte antiterroriste, Frédéric Rose finit par venir à Paris et s’installer place Beauvau en 2018. Il devient alors directeur de projet chargé de la mise en œuvre territoriale du plan national de prévention. de radicalisation puis, un an plus tard, secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR).

A force de côtoyer l’Élysée, près de laquelle il se produit « rapport complet tous les deux mois », l’exécutif lui a confié, en août 2020, la direction du cabinet de Marlène Schiappa au ministère délégué chargé de la Citoyenneté. Il n’y restera qu’un mois à peine, puisqu’Emmanuel Macron le convoque au palais présidentiel en septembre, pour lui confier le portefeuille de conseiller « intérieur et sécurité », qu’il a conservé jusqu’au début 2024.

Quel fut alors le rôle de Frédéric Rose ? « J’étais le point d’entrée pour toutes les questions quotidiennes de gestion, de délinquance et d’ordre public, en support de la chaîne d’information.décrit l’ex-collaborateur du chef de l’Etat. C’était un rôle à la fois assez opérationnel, en contact permanent avec les préfets et les ministères, mais j’étais également responsable de la bonne mise en œuvre des réformes sur les sujets liés à l’intérieur.. C’est très pédagogique car on apprend à travailler dans l’urgence, à être sous pression et à prendre des risques.

Dans les Yvelines, les JO en tête du classement

Après plusieurs années à Paris dans le premier cercle du pouvoir, Frédéric Rose se doutait-il qu’il serait nommé chef d’une préfecture ? Pour lui, qui considère que« nous ne sommes utiles et véritablement efficaces qu’en connaissant toute la chaîne étatique, du local au central », c’était la suite logique des choses. Le haut responsable avait d’ailleurs exprimé son souhait à Emmanuel Macron peu après son arrivée au palais présidentiel. Il y a deux mois, le chef de l’Etat a donc confié la préfecture des Yvelines à son conseiller « sécurité », tout en lui offrant la possibilité de succéder à son mandat. « père spirituel » Jean-Jacques Brot. Une continuité sous forme de “chance”selon Frédéric Rose, surtout dans un département aussi diversifié que les Yvelines« avec des zones rurales et urbaines, des questions de sécurité, de développement économique et de nombreux élus de haut rang avec qui travailler ».

La préparation des Jeux Olympiques figure aujourd’hui bien entendu en tête des priorités, « en passant d’une vision globale à une gestion directe sur le terrain» – pour rappel, 5 sites du département accueilleront des tests. Le nouveau préfet souhaite également lister les autres grands sujets d’actualité qui animeront les mois à venir. Parmi eux, « le développement des atouts du territoire, la réindustrialisation, l’aménagement de la future ligne 18, la protection de l’environnement » ou des questions relatives à « lien social, intégration et accès à l’emploi ».

Ces thématiques tiennent à cœur à Frédéric Rose, passionné d’histoire qui aime raconter à ses visiteurs qu’il y pose son ordinateur tous les jours. “le même bureau que Mac Mahon” et se considère comme “très curieux”. « En tant que préfet, il a finalement ajouté, que vous validiez un investissement de plusieurs millions d’euros ou que vous résolviez le cas particulier d’une personne qui fait appel à vous, la satisfaction est la même, car c’est votre rôle d’améliorer la vie des gens.

 
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