quel est le nom de l’épidémie de choléra ? – .

quel est le nom de l’épidémie de choléra ? – .
quel est le nom de l’épidémie de choléra ? – .

Mayotte, 101e département français, a enregistré 37 cas de choléra au 1er mai. Entre une crise majeure de l’accès à l’eau potable, une extrême précarité, un système de santé effondré et une police qui multiplie la traque des sans-papiers comoriens autour des points d’eau et rares établissements de santé, tout concourt à l’émergence d’une épidémie massive de choléra.

Le choléra est une maladie causée par l’eau contaminée par des selles infectées, qui provoque des diarrhées et une déshydratation parfois mortelle. Des mesures d’hygiène simples peuvent empêcher sa propagation et un traitement rapide de ses complications. Voilà pour la théorie. Car en pratique, c’est toujours sur fond de grande précarité économique et sanitaire, de difficultés d’accès à l’eau potable et de systèmes de solidarité effondrés par la guerre ou la pauvreté que le choléra se développe, comme en Haïti ou au Yémen. Sans oublier le rôle du réchauffement climatique, entre inondations qui contaminent les points d’eau et sécheresses qui concentrent les populations les plus fragiles. Un vaccin existe, mais faute d’investissements, il se fait rare partout dans le monde alors que le nombre de cas et le nombre de pays touchés explosent dans le monde.

Crise coloniale, sociale et migratoire

À Mayotte, le développement du choléra est à la croisée de la crise sociale et coloniale de l’eau et de la crise migratoire. L’épidémie est arrivée à Mayotte via des immigrants venus des Comores, où le choléra a déjà fait plus de 60 morts. Ces sans-papiers, parqués dans des bidonvilles sans assainissement et sans eau potable, sont pourchassés par la police de Darmanin qui multiplie les contrôles autour des points d’eau et des structures de santé, privant les migrants illégaux d’accès à une eau insalubre. sale et nécessite un traitement rapide, ce qui favorise la diffusion. Face au refus de la puissance coloniale française d’investir dans le système de santé, une partie de la population mahoraise a physiquement interdit aux Comoriens l’accès aux centres de santé. Croyant défendre leur santé en excluant celle des autres, ils ne font que faciliter l’explosion du choléra. Mahorais ou Comoriens illégaux sont dans le même bateau face au choléra. Darmanin doit retirer sa politique. L’État français doit garantir l’égalité des droits aux Mahorais et aux sans-papiers, notamment en matière de santé et d’accès à l’eau potable.

Des droits sanitaires et sociaux oubliés

A Mayotte, la crise de l’eau vient de loin. 30% des logements sont sans eau courante, 60% sont dépourvus de confort sanitaire de base ! Mayotte n’intéresse l’État français que parce qu’elle lui permet de contrôler un vaste espace maritime dans l’océan Indien. Mais le colonialisme ne se soucie pas de la santé et des droits sociaux des populations. Depuis septembre 2023, les 300 000 habitants de l’île sont privés d’eau du robinet deux jours sur trois, sur fond de changement climatique, avec 40 % de précipitations en moins par rapport à une année normale. Sur l’île, 80 % de l’eau potable provient de l’eau de pluie stockée dans deux réservoirs collinaires. Ces deux bassins sont quasiment vides. Cependant, depuis 2009, la construction d’un troisième réservoir d’eau, qui aurait doublé la capacité de stockage, est en discussion. Une enquête sur explosion montre qu’il est à l’arrêt depuis 15 ans ! Les terres appartiennent à une grande famille mayotte, les Bamana, que l’État français veut d’autant moins exproprier que cette famille a été le fer de lance de l’annexion de Mayotte à la France ! Les intérêts coloniaux et les grands propriétaires terriens se rejoignent.

Informer, isoler et traiter

Vaincre le choléra à Mayotte ne se fera pas contre les sans-papiers et les plus pauvres, mais avec eux. Darmanin doit retirer ses policiers de l’opération « Place Net ». Elle doit être remplacée, comme en Haïti qui a vaincu l’épidémie de choléra, par des équipes mobiles d’urgence composées d’agents de santé communautaires pour mobiliser les populations les plus fragiles, souvent sans papiers, pour informer, détecter, isoler et traiter rapidement les cas de choléra. Comme le soulignent l’Unicef, la Cimade, la Fondation Abbé-Pierre et Médecins du Monde, « les mesures de sécurité sont incompatibles avec la lutte contre le choléra ». Ils demandent « Liberté de circulation, droit au logement, accès à l’éducation, à la santé et à un environnement sain ». Tout le contraire de la politique néocoloniale et policière de la France.

 
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