« Un nouveau chapitre pour le Rwanda commence maintenant. Ensemble, nous ferons l’histoire ! Rejoignez-moi alors que je me présente à la présidence», a-t-elle écrit sur X, avec le hashtag #Twagiye (“allons-y” en kinyarwanda).
Agée de 42 ans, Diane Rwigara est la quatrième candidate déclarée pour ce scrutin, avec Paul Kagame, l’homme fort du pays depuis la fin du génocide en 1994 et président depuis 2000, Frank Habineza, député et chef du Parti vert démocrate, formation opposition autorisée par le gouvernement, et Philippe Mpayima, candidat indépendant.
Voir RDC/Rwanda : la polémique de Paul Kagame sur les frontières congolaises
L’opposante Victoire Ingabire, qui avait annoncé son intention de se présenter, ne pourra pas le faire après qu’un tribunal a rejeté en mars sa demande de rétablissement de ses droits civiques, dont elle avait été déchue suite à une condamnation en 2013 notamment pour « minimiser le génocide de 1994 ».
Victoire Ingabire, lors de son procès en septembre 2011. Elle a été libérée avec 2 100 autres prisonniers, sans explication, en septembre 2018.
© AP Photo/Shant Fabricatoria
Selon le calendrier électoral officiel, les candidats aux élections présidentielle et législatives du 15 juillet doivent déposer leur candidature entre le 17 et le 30 mai. La liste définitive des candidats sera annoncée le 14 juin.
Diane Rwigara avait souhaité se présenter à la présidentielle en août 2017, mais sa candidature a été rejetée par la commission électorale pour cause de faux présumés. La décision a été critiquée par les gouvernements occidentaux et les groupes de défense des droits de l’homme.
Arrêtée et jugée pour falsification de documents mais aussi, avec sa mère et sa sœur, pour « incitation à l’insurrection »elle a été acquittée de ces accusations en 2018, “sans fondement” selon le tribunal.
Lire Rwanda : l’acquittement surprise de l’opposante Diane Rwigara
Diane Rwigara est la fille d’Assinapol Rwigara, un important entrepreneur rwandais qui a fait fortune dans l’industrie et l’immobilier. Dans les années 1990, il a largement financé le Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame avant que celui-ci ne renverse le pouvoir extrémiste hutu en juillet 1994, mettant ainsi fin au génocide.
Diane Rwigara a pris ses distances avec le FPR après le décès de son père en février 2015 dans un accident de la route, selon la police. Elle avait contesté cette version et dénoncé “assassinat”.
Lire Le Rwanda accusé de torture, Kigali dément
Crédité du développement spectaculaire du Rwanda, exsangue après le génocide, Paul Kagame est régulièrement accusé de bafouer la liberté d’expression et de réprimer toute opposition.
Elu président par le Parlement en avril 2000, il a obtenu plus de 90 % des voix aux élections présidentielles qui se sont déroulées depuis au suffrage universel en 2003, 2010 et 2017.
