Prédictions. Les artistes face au futur

Prédictions. Les artistes face au futur
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La Sibylle de Panzoust révélait à ses visiteurs d’abord leur avenir puis son postérieur. Panurge vint la voir pour savoir s’il devait se marier. Après avoir examiné les feuilles des arbres, elle voulut se retirer dans sa tanière, mais lorsqu’elle atteignit le porche, elle retroussa sa robe et montra son postérieur. ” C’est le trou de la sibylle » commente l’ami de Pantagruel. La femme décrite par Rabelais dans Le troisième livre n’était pas la première fraîcheur. ” La vieille femme était en mauvais état, mal habillée, mal nourrie, édentée, larmoyante, voûtée, rougeâtre, alanguie. « . Antoine Injalabert n’était guère fidèle à l’histoire lorsqu’il modela dans la terre une sibylle relativement séduisante (je vais. 1).


1. Jean-Antoine Injalbert (1845-1933)

Sibylle de Panzoust, 1910

Terre cuite – 28,5 x 19 x 22,2 cm.

Paris, Musée d’Orsay

Photo : RMN-GP/A. Didierjean

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Sa sculpture est actuellement visible au Monastère Royal de Brou qui consacre une exposition aux prédictions et à ceux qui les font : prophètes, pythiens ou voyants de bonne aventure ont inspiré les artistes à travers les âges. Les œuvres exposées nous transportent du XIVe au XXe siècle, tandis qu’une section contemporaine est organisée à l’espace H2M de Bourg-en-Bresse. Cette exposition se tiendra ensuite au Musée Thomas-Henry de Cherbourg avec quelques variantes.

A Brou, le parcours se divise en deux grandes parties : d’un côté les messagers des dieux, de l’autre les êtres humains pratiquant les arts divinatoires. La distinction entre les pythiens ou les prophètes et les voyants se ressent dans la manière de les représenter : les premiers appartiennent à la grande peinture historique tandis que les seconds sont le plus souvent incarnés par des personnages anonymes dans des scènes de genre.

Le voyage commence avec la fin des temps. Le récit de l’Apocalypse a inspiré à la fois Dürer et Foujita : le premier a représenté la vision des sept chandeliers sur une gravure de 1496, le second a peint en 1960 un vaste triptyque chaotique où surgissent les trompettes, les quatre Cavaliers et la Jérusalem céleste. Un tableau du Jugement dernier attribué à Carlo Saraceni vers 1610 est directement inspiré de la composition de Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine.

L’œuvre de Rodin intitulée L’avidité et la luxure Ou Le jugement dernier n’a pas tout à fait sa place dans cette première salle ; il aurait été plus logique de le présenter dans la dernière section consacrée à la littérature, puisque le sculpteur tire son sujet de l’Enfer de Dante. Le sort réservé à l’Avarice et à la Luxure aurait pu être comparé à celui de Macbeth coupable de meurtre ; Théodore Chassériau a peint plusieurs passages de la pièce de Shakespeare, notamment la rencontre du noble écossais avec les trois sorcières. Autre ambiance : la crédulité de Don Quichotte fait sourire, lui qui consulte un visage enchanté dans la maison d’Antonio Moreno, dans un tableau de Charles…

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