Pour Philippe Katerine, il y a quelque chose de mignon dans tout… peut-être

Pour Philippe Katerine, il y a quelque chose de mignon dans tout… peut-être
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Philippe Katerine s’est d’abord incrusté dans nos coeurs à travers la musique grâce à ses titres accrocheurs et absurdes, comme La banane, Louxor j’adore, Va te faire foutre et d’autres J’aime tes fesses. Le Français s’est également essayé au cinéma – il a même remporté un César – et à l’écriture de livres. Ici, Montréal découvrira une autre facette du personnage attachant, ce dernier venant présenter en centre-ville une quinzaine de sculptures dont l’inspiration est puisée dans un mouvement artistique qu’il a lui-même créé : le « cuteisme ».

Différents lieux du cœur de la métropole, notamment le Quartier des spectacles, reçoivent la visite de gens imposants et ronds jusqu’au 29 septembre M. Rose, qui ont chacun leurs particularités et qui attirent le regard avec leur couleur bubble gum. Au Québec, l’organisme Exmuro met également en valeur le travail de l’artiste.

Des œuvres naïves ? Leur créateur, Philippe Katerine, rencontré aux côtés de l’un d’eux, refuse l’étiquette. ” Au contraire. La « gentillesse » n’est pas un mouvement qui va vers l’enfance, pas du tout. Oui, bien sûr, il n’y a pas d’angle – je déteste les angles, je ne les supporte pas – mais ça va vers une lucidité qui permet de voir ce qu’on ne voit pas. Ou ce qu’on ne voit plus. »

Ce courant inventé, plus digne d’exécution, dit vanter la beauté dans la simplicité. Le Français qui se proclame « dictateur » s’appuie sur sa carrière dans les arts visuels, commencée avant sa carrière musicale. « Ce n’était pas très grave. Bon… Ça m’a ouvert à beaucoup de choses en tout cas, des choses qui m’influencent encore aujourd’hui. Des théoriciens comme Yves Klein ou Warhol, bien sûr, Marcel Duchamp. »

Valériane Mazataud Le Devoir

Philippe Katerine ne détourne pas les objets ordinaires avec ces M. Rose, mais il change quand même quelque chose en les installant dans la ville. “Ce verre sur la table, si vous le placez au milieu d’un champ de marguerites, ce n’est plus du tout le même verre ni le même champ de marguerites”, illustre-t-il. Le simple fait de déplacer un objet ou un regard peut renouveler la vie. »

Le créateur au cerveau bouillonnant a d’abord exposé ses hommes roses dans un centre commercial parisien, puis à Lyon et en Suède. Et maintenant à Montréal, une destination qui l’a immédiatement séduit. « Je me suis dit que c’était une aubaine, car je connais un peu cette ville et je les ai tout de suite vues se démarquer car elles sont roses. Et à Montréal, il y a très peu de rose dans l’espace. C’est un peu gris-brun marron ! ” il rit.

Il est vrai que ces sculptures vivantes se démarquent de la scène printanière montréalaise. Ici près du grand ring de Place Ville Marie, là avec un ballon de basket près de l’intersection des deux Mains. « Ce sont des histoires de vibrations », explique Philippe Katerine. « Ce que j’aime, par exemple, c’est qu’il y ait un de ces hommes roses qui escaladent un mur de la Place des Arts. Et surtout ça crée de la fiction, on se dit : “D’où vient-il, où va-t-il, pourquoi finit-il là ?” »

L’artiste, qui prépare un nouvel album prévu pour l’automne, précise que chacune des pièces conçues en résine porte une cicatrice sur le cœur. «Eh bien, j’ai subi une opération du cœur quand j’étais petite, mais nous avons tous une cicatrice cardiaque, je pense. » Mais Philippe Katerine constate d’emblée qu’il y a plusieurs influences dans ces M. Rose : liens tirés « de ma famille, de mes amis, stars de la popou même du monde des dessins animés comme Rue de Sesame où le Barbapapa Aussi. »

Valériane Mazataud Le Devoir

Le « cutéisme », estime Philippe Katerine, n’est pas là pour faire rire – plutôt pour faire sourire – mais permet de rendre supportable le pire. Dans notre monde difficile, peut-on rendre tout mignon ? Long silence et grattement de barbe. « Je pense que tout est possible, tout est possible. Il ne vous reste plus qu’à changer la position de votre regard. Cela pourrait être jouable. Même pour l’ignominie, la guerre. Oui, il existe peut-être un moyen de trouver quelque chose qui nous permettrait d’avancer vers la paix. Alors là, je suis ambitieux ! Mais j’ai dit peut-être. »

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